Vivendi : Canal+ serait coté à Londres et Havas sur Euronext Amsterdam

(AOF) - Dans le cadre d’un point d’étape sur son projet de scission, Vivendi indique que l’étude menée à ce jour a démontré la faisabilité de ce projet dans des conditions satisfaisantes et identifié ...


(AOF) - Dans le cadre d’un point d’étape sur son projet de scission, Vivendi indique que l’étude menée à ce jour a démontré la faisabilité de ce projet dans des conditions satisfaisantes et identifié les places boursières les plus appropriées pour ces trois sociétés une fois scindées. Vivendi avait lancé fin 2023 une étude de faisabilité d’un projet de scission où Canal+, Havas et une société regroupant les actifs dans l’édition et la distribution deviendraient des entités indépendantes cotées.

Canal+ serait coté au London Stock Exchange " afin de refléter la dimension internationale de l'entreprise, notamment dans le cadre du rapprochement en cours avec MultiChoice ". Vivendi précise que " Canal+ resterait une société domiciliée et fiscalisée en France et ne serait pas soumise à titre obligatoire à la réglementation boursière sur les offres publiques au Royaume-Uni ou en France ". Par ailleurs, Canal+ pourrait, en fonction du succès de son offre d'achat de MultiChoice, faire l'objet d'une seconde cotation à la Bourse de Johannesburg.

Havas serait coté sous la forme d'une société par actions de droit néerlandais (NV) sur le marché d'Euronext Amsterdam. Havas NV serait soumise à la réglementation boursière néerlandaise et adhèrerait au code de gouvernance néerlandais.

Une société, nouvellement dénommée Louis Hachette Group, regrouperait les actifs détenus par Vivendi dans l'édition et la distribution, à savoir la participation, aujourd'hui de 63,5 %, détenue par le Groupe dans Lagardère SA et 100 % de Prisma Media. " Cette société serait cotée sur Euronext Growth à Paris, en cohérence avec le maintien de la cotation de sa filiale Lagardère SA sur le marché réglementé d'Euronext Paris " précise Vivendi.

" Ces trois sociétés conserveraient le centre de décision de leurs activités en France, de même que leurs équipes opérationnelles : Canal+ et Havas, bien que cotées hors de France, resteraient résidentes fiscales françaises au sens de l'impôt sur les sociétés français ", précise Vivendi.

Post-scission, Canal+ et Havas auraient une dette nette quasi nulle, à l'exception de la dette mise en place par Canal+ pour l'OPA sur MultiChoice. Louis Hachette Group n'aurait pas d'endettement propre en dehors de l'endettement net aux alentours de 2 milliards d'euros de Lagardère qui a fait l'objet d'un refinancement récent. Vivendi post-scission pourrait avoir une dette nette de l'ordre de 1,5 à 2 milliards d'euros.

Après attribution des actions des entités issues de la scission, le groupe Bolloré détiendrait environ 30,6 % du capital et des droits de vote dans Canal+ et dans Louis Hachette Group. Il détiendrait dans Havas NV environ 30,6 % du capital et pourrait détenir, du fait des droits de vote double, plus de 40 % des droits de vote.

" La mise en oeuvre de ce projet n'aurait pas vocation à donner lieu à une offre publique sur Vivendi ou sur l'une quelconque des entités séparées de cette dernière ", souligne la société dans son communiqué.

Pour justifier cette opération, Vivendi explique qu'il " subit une décote de conglomérat très élevée, diminuant significativement sa valorisation et limitant ainsi ses capacités à réaliser des opérations de croissance externe pour ses filiales ".

Le groupe de médias et de distribution a souligné " qu'en cet état, et conformément à la loi, aucune décision de mise en oeuvre de ce projet n'a été ni ne peut être prise, et qu'aucune suite, même potentielle, ne peut être présumée relativement à ce projet ".

Si ce projet devait se poursuivre à l'issue de la procédure d'information et de consultation, une décision pourrait être prise à la fin du mois d'octobre 2024 en vue de le soumettre à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires qui pourrait se tenir au mois de décembre 2024. Cette opération n'aura ainsi lieu que si elle recueille l'approbation, lors de cette assemblée, des deux tiers des voix des actionnaires. Aucun besoin d'autorisation réglementaire n'a été identifié à ce jour, qui conditionnerait la réalisation de ce projet.




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