"Comment expliquer aux Français qu'il faut travailler davantage, alors même que l'absentéisme continue de croître inexorablement d'année en année ?", s'interroge Camille Mosse, directrice Métier Santé et Prévoyance chez Mercer France, dans le baromètre annuel publié par le cabinet. Le taux d'absentéisme a atteint 5,8% en 2024 dans le pays, un record. Un salarié sur trois s'est absenté au moins une fois en 2024, sans changement depuis 2023, mais la durée moyenne des arrêts de travail s'allonge, pour atteindre 19 jours, contre 18 un an plus tôt.
Dans le détail, les arrêts courts (moins de six jours) sont principalement causés par de la "maladie ordinaire", selon Mercer. Les arrêts de six à 15 jours sont souvent marqués par des symptômes dépressifs mineurs, tandis que les arrêts longs de plus de 16 jours sont causés par des maladies graves, des troubles musculosquelettiques ainsi que des enjeux autour de , la santé mentale. "Les risques liés à la santé mentale s'imposent de plus en plus comme une cause majeure", et notamment depuis la crise du Covid-19, estiment les auteurs du rapport.
Les femmes davantage touchées
Certains secteurs d'activités sont plus concernés que d'autres, avec les services à la personne (10,7% d'absentéisme) et les centres d'appels (9,8%) en tête. L'industrie, l'intérim, la pharmacie, la santé et les services à la personne ont vu le nombre d'arrêts maladie grimper l'année dernière. Mercer précise que les non-cadres enregistrent davantage d'arrêts mais que c'est pour les cadres que la durée d'absentéisme est la plus longue.
L'étude met aussi en avant le fait que les femmes sont plus touchées, avec un taux de 7,9%, contre 4,4%pour les hommes, avec des durées d'arrêts qui sont également plus longues.