TotalEnergies : voit de nombreuses alternatives au gaz russe

TotalEnergies voit de nombreuses alternatives au gaz russe alors que l'Union européenne veut interdire toute livraison en provenance de ce pays d'ici fin 2027. "La bonne nouvelle, c'est que le marché ...

TotalEnergies voit de nombreuses alternatives au gaz russe alors que l'Union européenne veut interdire toute livraison en provenance de ce pays d'ici fin 2027. "La bonne nouvelle, c'est que le marché du GNL sera bien approvisionné à partir de 2027, 2028 et 2029", a déclaré Patrick Pouyanne, patron de l'entreprise, lors d'une conférence à Tokyo. Les Européens ont "perdu confiance en la Russie en tant que fournisseur", a ajouté le dirigeant cité par 'Bloomberg'. "Bien sûr, pour l'Europe, trouver des alternatives est fondamental". Les exportations de GNL des États-Unis, premier fournisseur mondial, devraient doubler d'ici la fin de la décennie, tandis que le Qatar poursuit un plan d'expansion massif.

Mardi, la Commission européenne a présenté son projet pour mettre fin à la dépendance de l'Union européenne à l'égard des approvisionnements en gaz naturel liquéfié en provenance de Russie, en commençant par interdire de nouveaux contrats à partir de l'année prochaine. Actuellement, environ 19% du gaz consommé en Europe provient encore de Russie, via le gazoduc TurkStream et des livraisons de GNL, contre environ 45% avant 2022.

Selon le plan présenté, les importations relevant de contrats de court terme, définis comme inférieurs à un an, conclus avant le 17 juin 2025 seraient interdites à partir du 17 juin 2026. Les importations issues de contrats de long terme en cours seraient interdites à partir du 1er janvier 2028, marquant de facto la fin de l'utilisation du gaz russe par l'UE à cette date, a précisé la Commission.

La Hongrie et la Slovaquie, qui continuent d'importer du gaz russe par gazoduc et s'opposent au projet européen, auraient jusqu'au 1er janvier 2028 pour cesser toutes leurs importations, y compris via des contrats de court terme. Les deux pays, qui entretiennent des liens politiques étroits avec Moscou, se sont engagés à bloquer toute sanction visant l'énergie russe, qui nécessiterait l'unanimité des États membres. Pour contourner cette impasse, la Commission a fondé sa proposition sur le droit commercial et énergétique de l'UE, une base juridique qui permet l'adoption de la mesure à la majorité qualifiée des États membres et à la majorité du Parlement européen.

L'une des préoccupations de certains États membres, dont l'Espagne, est de savoir si la loi aura la force juridique nécessaire pour permettre aux acheteurs d'invoquer la force majeure et d'éviter des amendes importantes en cas de résiliation des contrats existants. A ce sujet, le commissaire européen à l'Énergie, Dan Jørgensen, a indiqué lundi que les mesures proposées étaient juridiquement suffisamment solides pour permettre aux entreprises d'invoquer la clause de "force majeure", un événement imprévisible, afin de rompre leurs contrats gaziers avec la Russie. L'impact sur les prix suscite également des inquiétudes chez certains membres.