TotalEnergies : les pleins pouvoirs de Patrick Pouyanné font jaser

Patrick Pouyanné va-t-il perdre une partie de ses pouvoirs chez TotalEnergies ? Un groupe d'investisseurs réclame en tous cas la séparation des rôles de directeur général et de président du conseil d'...

Patrick Pouyanné va-t-il perdre une partie de ses pouvoirs chez TotalEnergies ? Un groupe d'investisseurs réclame en tous cas la séparation des rôles de directeur général et de président du conseil d'administration, une mesure selon eux à même de favoriser la transition énergétique du géant pétrolier, dont l'assemblée générale annuelle se tiendra le mois prochain.

"Séparer les fonctions pourrait améliorer le dialogue avec le conseil d'administration (...) sur des questions de transition climatique et garantir un meilleur équilibre des pouvoirs au cours d'une période où de nombreux investisseurs sont d'avis que la stratégie de transition de TotalEnergies n'est pas assez ambitieuse", est-il écrit dans une résolution qui sera proposée lors de l'assemblée générale du 24 mai. 'Reuters' précise que la proposition émane de 19 investisseurs internationaux de TotalEnergies détenant au total environ 20 millions d'actions du groupe, du gestionnaire suisse de fonds de pension Ethos Foundation et du Forum français pour l'investissement responsable (FIR).

Patrick Pouyanné occupe depuis près d'une décennie les fonctions de PDG de TotalEnergies, supervisant une stratégie destinée à accroître les productions pétrolière et gazière tout en donnant une place accrue aux énergies renouvelables. Le renouvellement pour trois ans du mandat de Patrick Pouyanné doit être soumis au vote lors de l'assemblée générale.

"En France, la gouvernance de l'entreprise est, aux termes de la loi, une compétence du conseil d'administration", a déclaré un porte-parole de TotalEnergies à l'agence. "Le conseil d'administration ne devrait pas considérer comme recevable une telle résolution", a-t-il ajouté.

"On a vraiment l'impression que cette catégorie d'investisseurs n'a pas été entendue par le conseil", a de son côté indiqué le directeur général d'Ethos, Vincent Kaufmann, ajoutant que ces investisseurs s'interrogeaient désormais sur la réélection de Patrick Pouyanné. "La résolution ici, on l'a voulue plus constructive. Ce n'est pas une attaque frontale. Il s'agit plutôt de sonder les investisseurs par rapport au meilleur modèle de gouvernance à appliquer dans une société comme Total", a-t-il dit.