Tesla gagnait plus de 5% hier en post-séance à Wall Street malgré un plongeon des résultats au premier trimestre. Elon Musk s'est engagé à se retirer "considérablement" de son travail avec le gouvernement américain pour se concentrer sur Tesla, apaisant ainsi les inquiétudes des investisseurs qui déploraient son passage à Washington, perçu comme une distraction. Le 'bigg boss' consacrera "beaucoup plus de temps à Tesla" à partir du mois prochain, alors que son mandat à la tête du Département de l'efficacité gouvernementale sera en grande partie terminé.
Investisseurs et analystes appellent de plus en plus Musk à se recentrer sur le constructeur de voitures électriques, qui peine à supporter la chute des ventes et la hausse des coûts induite par la guerre commerciale du président Donald Trump. Le marché s'attend à une deuxième baisse annuelle consécutive des livraisons de Tesla en 2025, malgré les efforts visant à stimuler les ventes grâce aux incitations telles que la recharge gratuite et les fonctionnalités de conduite entièrement autonome. Le groupe a abandonné l'an dernier son projet de lancement d'un nouveau modèle à bas prix, préférant produire des variantes moins chères en utilisant les plateformes et les chaînes de montage existantes. Il prévoit également toujours une production en volume de son Robotaxi à partir de 2026.
Concernant les droits de douane, Elon Musk a affirmé aux analystes que Tesla travaillait sur des chaînes d'approvisionnement localisées afin de faciliter la logistique et de minimiser les risques de hausse des coûts. "Nous sommes le constructeur automobile le moins touché par les droits de douane", a-t-il déclaré, soulignant toutefois qu'ils restent difficiles à gérer. "Cela nous place dans une position plus avantageuse que n'importe lequel de nos concurrents".
Sur les trois premiers mois de l'année, Tesla a vu son bénéfice net fondre de 71% avec un bpa ajusté de 27 cents contre 45 cents il y a un an et 43 cents de consensus. Les revenus ont reculé de 9,2% à 19,34 Mds$ (vs 21,37 Mds$ de consensus). La marge brute est ressortie à 16,3%, légèrement meilleure que prévu tandis que le free cash-flow a atteint 664 M$ contre 1,08 Md$ de consensus.
La firme a fait savoir qu'elle modifierait ses prévisions annuelles quand elle communiquerait ses résultats du trimestre en cours. "Il est difficile de mesurer l'impact de politiques commerciales mondiales mouvantes sur les chaînes d'approvisionnement, notre structure de coûts et la demande... ", a souligné la firme qui n'envisage plus un retour à la croissance cette année.