STMicro : tente un rebond après sa correction

STMicro qui avait creusé ses pertes hier, au plus bas depuis 2020 en bourse, tente un sursaut de 2,5% ce vendredi à 21,75 euros, alors qu'après plusieurs avertissements l'an passé, le fabricant de puc...

STMicro qui avait creusé ses pertes hier, au plus bas depuis 2020 en bourse, tente un sursaut de 2,5% ce vendredi à 21,75 euros, alors qu'après plusieurs avertissements l'an passé, le fabricant de puces, dont les clients incluent Tesla et Apple, anticipe un premier trimestre inférieur aux attentes des analystes, tandis que la demande dans les secteurs industriel et automobile reste particulièrement faible. Sur les trois premiers mois de 2025, le groupe table ainsi sur un chiffre d'affaires net de 2,51 milliards de dollars, en baisse de 24,4% en séquentielle, contre une estimation moyenne de 2,73 Mds$. "Nous avons continué à faire face à une reprise retardée et à une correction des stocks dans l'industrie et à un ralentissement dans l'automobile, tous deux en particulier en Europe", a affirmé Jean-Marc Chéry, PDG de la société franco-italienne.

Sur le quatrième trimestre 2024, STMicro a dégagé un résultat net en baisse de 68,3%, à 341 millions de dollars pour un chiffre d'affaires net de 3,32 milliards de dollars, en repli de 22,4%. La marge brute a atteint 37,7%, soit 30 points de base au-dessous du point médian des perspectives financières de ST, mais en repli de 780 points de base en variation annuelle, principalement en raison du mix produits et, dans une moindre mesure, du prix des ventes et de charges liées aux capacités non utilisées plus élevées. Le résultat d'exploitation chute de 64% à 369 M$.

Projet à suivre

STMicroelectronics a par ailleurs annoncé le début en 2025 de son projet visant à redimensionner la base de ses coûts, le groupe ayant annoncé lors d'une journée investisseurs en novembre "des économies en millions de dollars" ainsi qu'un "projet de remodelage de son implantation industrielle". Le groupe prévoit d'investir entre 2 et 2,3 milliards de dollars en Capex net.

Interrogé sur les perspectives pour l'exercice fiscal 2025, le directeur général a affirmé qu'il "est vraiment trop tôt pour communiquer notre nouveau plan pour l'année 2025", étant donné que "la visibilité reste extrêmement faible" au-delà du premier trimestre. "Nous pensons qu'il est juste de s'attendre à ce que le premier trimestre soit le point le plus bas de l'année 2025", a-t-il ajouté.

Parmi les derniers avis de brokers, Barclays 'souspondère' le titre avec un objectif ramené de 20 à 16 euros, tandis que JP Morgan est 'neutre' avec un cours cible ajusté de 30 à 29 euros. "STMicro rompt avec son historique récent en ne faisant pas de prévisions pour l'exercice 2025, probablement en raison d'une faible visibilité et du faible ratio commandes/facturation inférieur à 1 observé au 4e trimestre. Les prévisions pour le 1er trimestre sont "très faibles" et, à moins que la société ne modère ses coûts d'exploitation sur la période, elle risque d'être déficitaire pour la première fois en neuf ans, souligne la banque. A noter que Jefferies conserve pour sa part le dossier avec une cible qui passe de 25 à 23 euros, tandis que TD Cowen conserve la valeur en visant 22 euros. Pour Bernstein qui est à 'surperformance', même si les résultats sont globalement conformes aux estimations, un manque de prévisions pour l'exercice et de visibilité pour l'année à venir est susceptible d'avoir un impact négatif sur le titre. "Le manque de visibilité sur le calendrier de la reprise industrielle reste une préoccupation", ont soulignent pour leur part les analystes de Jefferies.