Les Etats-Unis sont entrés il y a près d'une semaine dans un "shutdown" qui paralyse l'administration américaine. Faute de vote du budget au Congrès, certains services tournent au ralenti ou ne fonctionnent plus, à l'image du Bureau of Labor Statistics (LBS) : la publication du rapport mensuel gouvernemental sur l'emploi, qui devait tomber vendredi et est particulièrement surveillée, a donc (entre autres) été repoussée. Le "shutdown" pourrait aussi ralentir les futures introductions en bourse (IPO), mettant en suspens des transactions d'une valeur de plusieurs milliards de dollars, explique l'agence de presse Bloomberg.
Les introductions en bourse de sociétés, comme la startup de logiciels de voyage Navan, ou Andersen, le cabinet de conseil dirigé par d'anciens associés du cabinet qui s'est effondré à la suite du scandale Enron, sont laissées dans l'incertitude alors que la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine reste largement fermée.
Si le "shutdown" se prolonge ?
Mais en l'absence d'accord pour mettre fin à l'impasse au Congrès, les avocats du secteur conseillent à leurs clients en attente d'introduction en bourse de patienter. Avec un risque sérieux : une fermeture pendant des semaines ou des mois ferait dérailler des calendriers de cotation soigneusement orchestrés. Pire encore, un conflit prolongé pourrait stopper un marché boursier qui a enchaîné les records et soutenu un rebond du volume des transactions.
Les introductions en bourse ont bien progressé cette année, avec 33,4 milliards de dollars levés aux États-Unis à la date du 5 octobre, selon les données compilées par Bloomberg, soit un montant supérieur à l'ensemble de l'année 2024. Le fabricant de machines à laver Alliance Laundry et Phoenix Education Partners, propriétaire de l'Université de Phoenix, ont obtenu l'approbation des régulateurs pour entrer en bourse cette semaine - il devrait s'agir des dernières introductions en bourse notables tant que l'administration américaine restera bloquée.
Toute prolongation de la fermeture menacerait de retarder les entreprises qui visaient une introduction en bourse avant la fête de Thanksgiving, la période précédant les vacances de fin d'année n'offrant qu'une fenêtre de temps étroite pour finaliser les opérations, explique Bloomberg.