Du jamais vu depuis quatre ans ! Les cours de l'or noir pointent encore dans le rouge ce vendredi matin et se dirigent vers leur séquence baissière la plus longue depuis 2021. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison octobre perd 0,8% à 65,9 dollars à Londres, en repli pour la septième séance consécutive, tandis que le baril de West Texas Intermediate (contrat septembre) cède 0,9% à 63,3$ sur le Nymex. Les deux références mondiales sont également sur le point d'essuyer leurs plus fortes pertes hebdomadaires depuis fin juin.
Les investisseurs s'inquiètent de l'impact des nouveaux droits de douane américains sur l'économie mondiale et estiment que les efforts américains pour mettre fin à la guerre en Ukraine n'auront pas d'impact sur l'offre globale, même si Washington a pénalisé l'Inde pour ses achats de brut russe. Donald Trump, qui a fixé à ce vendredi la date limite pour que Moscou accepte une trêve, s'est dit prêt à rencontrer Vladimir Poutine, même si le dirigeant russe n'a pas encore accepté de s'entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy.
Plus tôt cette semaine, Trump a doublé les taxes sur toutes les importations indiennes à 50 % afin de sanctionner l'achat de brut russe par le pays, ce qui a incité les raffineurs publics locaux à réduire leurs achats et à se tourner vers d'autres sources. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a quant à lui déclaré que les États-Unis pourraient également imposer des droits de douane à la Chine à un moment donné, lorsqu'on l'a interrogé sur le ciblage des pays qui achètent l'énergie de Moscou. Parallèlement, les signes de ralentissement de la croissance de la première économie mondiale se multiplient, les droits de douane commençant à peser sur l'activité nationale, et font craindre pour la demande énergétique américaine.
"Les signaux positifs issus des négociations américano-russes de cette semaine, ainsi que le projet de rencontre directe entre Trump et Poutine, ont apaisé les inquiétudes concernant les perturbations de l'approvisionnement russe, entraînant un recul significatif des primes de risque géopolitique", a déclaré à 'Bloomberg' Gao Mingyu, analyste chez SDIC Essence Futures.
Du côté des fondamentaux, les investisseurs se préparent à une surabondance potentielle alors que l'OPEP+ poursuit sa campagne d'assouplissement des restrictions de production mises en place ces dernières années.