Pétrole : les cours s'effondrent !

Donald Trump aura au moins réussi un de ses paris : celui de faire baisser les prix du pétrole. L'escalade rapide de la guerre commerciale menée par le président américain et l'annonce d'une augmentat...

Donald Trump aura au moins réussi un de ses paris : celui de faire baisser les prix du pétrole. L'escalade rapide de la guerre commerciale menée par le président américain et l'annonce d'une augmentation surprise de la production de brut de l'OPEP+ ont porté un double coup aux cours de l'or noir. Résultat, le baril de Brent chute de 6,8% ce vendredi, à 65,3$, portant ses pertes sur deux jours à 13%, tandis que les contrats à terme sur le WTI plongent également de plus de 7,5% en cette fin de semaine, au plus bas niveau depuis 2021.

La déroute sur le marché pétrolier a été déclenchée jeudi par une avalanche de droits de douane imposés par Donald Trump, qui menacent l'économie et la consommation mondiales. Quelques heures plus tard, l'OPEP+ a annoncé tripler la hausse de sa production prévue pour mai, dans ce que les délégués ont qualifié d'effort délibéré de baisse des prix pour punir ses membres qui pompent au-delà de leur quota. Ce vendredi, la Chine a annoncé qu'elle imposerait des droits de douane supplémentaires de 34% sur tous les produits américains à partir du 10 avril. Les nations du monde entier se préparent à des représailles après que Trump a élevé les barrières tarifaires à leur plus haut niveau depuis plus d'un siècle.

"La riposte agressive de la Chine aux tarifs douaniers américains confirme que nous nous dirigeons vers une guerre commerciale mondiale ; une guerre qui n'a pas de gagnant et qui nuira à la croissance économique et à la demande de matières premières essentielles telles que le pétrole brut et les produits raffinés", explique à 'Reuters' Ole Hansen, responsable de la stratégie des matières premières chez Saxo Bank. "Les deux principaux risques de baisse que nous avons signalés se concrétisent : l'escalade des droits de douane et une offre légèrement plus élevée de l'OPEP+", affirment les analystes de Goldman Sachs cités par 'Bloomberg'. "La volatilité des prix devrait rester élevée en raison d'un risque de récession accru".

Si les opérateurs sont focalisés sur les risques pesant sur la consommation d'or noir, des nuages noirs menacent l'approvisionnement. L'administration Trump pourrait en effet appliquer une politique de pression maximale sur les pays producteurs de pétrole soumis aux sanctions américaines, notamment l'Iran et le Venezuela. Tout recul des prix offrirait une plus grande opportunité de restreindre la production dans ces pays sans provoquer de flambée inflationniste, souligne l'agence. "Avec les perturbations potentielles de l'approvisionnement résultant des sanctions et des droits de douane, tant pour les vendeurs que pour les acheteurs, les prix du pétrole ne devraient pas rester longtemps en dessous de 70 dollars", estime Mukesh Sahdev, responsable mondial des marchés des matières premières chez Rystad Energy.