Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Nvidia reculait de 3% après-bourse hier à Wall Street après une publication jugée un peu juste par rapport à des attentes très élevées. Sur le trimestre clos fin juillet, la firme de Jensen Huang a fait état d'un bpa ajusté de 1,05$, contre 1,01$ de consensus Bloomberg, pour des revenus de 46,7 milliards de dollars, en vive hausse de 56%, et légèrement supérieurs aux attentes des analystes. Bien que ce chiffre soit plus de 16 milliards de dollars supérieur à celui de l'année précédente, il s'agit de la plus faible augmentation en pourcentage depuis plus de deux ans.
La division des centres de données, désormais plus importante à elle seule que tout autre fabricant de puces, a réalisé un chiffre d'affaires de 41,1 milliards de dollars, contre un consensus de 41,3 Mds$. Nvidia a souligné qu'environ 50% des revenus de ses centres de données provenaient de grands fournisseurs de services cloud.
Les recettes liées aux jeux vidéo, autrefois principale source de revenus de Nvidia, ont atteint 4,29 milliards de dollars contre 3,8 Mds$ attendus. La marge brute ajustée s'est élevée à 72,7% contre 72,1% de consensus.
La star de l'IA anticipe, sur son troisième trimestre, un chiffre d'affaires compris entre 52,9 et 55,1 Mds$, contre un consensus de 53,5 Mds$. Des perspectives qui ne prennent pas en compte les expéditions de puces H20 en Chine. La marge brute est anticipée entre 73 et 74%, globalement en ligne avec les attentes.
Ces perspectives renforcent les inquiétudes quant à l'insoutenabilité du rythme des investissements dans les systèmes d'IA. L'entreprise est également prise entre deux feux dans la guerre commerciale qui oppose Washington et Pékin, alors que les deux plus grandes économies mondiales sont en concurrence pour remporter la course à l'IA générative. Nvidia a conclu un accord avec l'administration Trump accordant au gouvernement américain 15% des recettes provenant de la vente de certaines puces en Chine en échange de la levée des restrictions qui pèsent sur les exportations vers la Chine de ses puces H20. Pékin a toutefois mis en garde les entreprises chinoises contre les importations et des sources ont dit à 'Reuters' que Nvidia avait suspendu la production de ses puces H20.
"Les opportunités à venir sont immenses", a affirmé Jensen Huang, le patron de Nvidia, voulant se montrer rassurant. "Nous prévoyons des dépenses d'infrastructure d'IA entre 3 000 et 4 000 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie".
L'entreprise a par ailleurs approuvé un plan de rachat d'actions supplémentaires de 60 milliards de dollars.