LA TENDANCE
Le CAC 40 retrouve assez nettement les 8.000 points ce jeudi. Après cinq séances précédentes dans le rouge, l'indice parisien remonte de 0,8% autour de 8.020 points vers la mi-journée. Le secteur bancaire, BNP Paribas en tête, participe au rebond mais c'est surtout le compartiment technologique qui revient en force après que Nvidia a rassuré Wall Street mercredi soir en annonçant une accélération de la croissance de son chiffre d'affaires après plusieurs trimestres plus lents et en publiant des prévisions supérieures aux attentes pour le quatrième trimestre.
Les résultats trimestriels de Nvidia sont considérés comme un test majeur par les marchés, d'autant plus que le sentiment avant la publication était fragile, les actions américaines ayant été prises dans une vague de ventes ces derniers jours sur fond d'inquiétudes liées aux valorisations élevées et aux dépenses massives des entreprises du secteur de l'IA.
VALEURS EN HAUSSE
En tête du CAC40, BNP Paribas gagne plus de 5% à 70,6 euros après avoir relevé son objectif de ratio CET1, un indicateur clef, désormais fixé à 13% à l'horizon 2027 contre 12,5% précédemment. La première banque française en termes de capitalisation boursière, qui cite l'amélioration de la profitabilité, la croissance modérée des actifs pondérés et l'accélération des cessions d'actifs, a précisé qu'elle déciderait à la fin de chaque année du montant des capitaux dépassant le nouvel objectif qui serait reversé aux actionnaires. Le groupe a également indiqué avoir reçu l'autorisation de la Banque centrale européenne pour procéder à un programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, qu'il prévoit de lancer en novembre 2025.
Elior bondit de 14% au-dessus de 3 euros, recherché après le retour à la rentabilité sur l'exercice clos, une première depuis 2019, et l'annonce d'un retour à la distribution de dividendes, "signe de confiance et de stabilité". Le groupe de restauration collective a fait état d'un chiffre d'affaires de 6,15 milliards d'euros sur son exercice 2024-2025, soit une croissance organique de 1,3%, avec un EBITA ajusté de 202 millions d'euros, en augmentation de 35 ME. La marge d'EBITA ajusté ressort ainsi à 3,3%, en progression de 50 points de base, tandis que le Résultat Net progresse fortement, à 87 ME contre une perte de 41 ME l'année précédente. "Après le redressement engagé ces dernières années, le groupe renoue avec une efficacité durable et se projette désormais dans une dynamique de croissance rentable et de long terme, soutenue par une politique d'investissement volontariste" commente la direction. L'année à venir marquera par ailleurs une étape décisive, avec le retour à des niveaux de performance et rentabilité supérieurs à la période avant-covid.
Airbus remonte de 1,4% à 206 euros. Le groupe a lancé la deuxième tranche de son programme de rachat d'actions annoncé le 8 septembre dernier. Ce programme vise à soutenir les futurs plans d'actionnariat salarié et les plans de rémunération en actions, tout en évitant la dilution des actionnaires existants. Il est mis en oeuvre en plusieurs tranches, jusqu'au 16 janvier 2026, pour un maximum de 4.140.000 actions. La première tranche du programme, clôturée le 31 octobre, a permis le rachat de 2.070.000 actions.
VALEURS EN BAISSE
Soitec plonge de 30% autour de 24 euros, sanctionné après des prévisions décevantes pour le trimestre en cours. Sur son deuxième trimestre fiscal, Soitec a réalisé un chiffre d'affaires de 139 millions d'euros, en baisse de 36% sur un an mais légèrement au-dessus des attentes des analystes. En séquentiel, les revenus affichent un bond de 47% en organique. JP Morgan ('neutre') estime probable de nouvelles révisions à la baisse du consensus et note que l'action du fabricant de composants pour semi-conducteurs devrait encore se déprécier après avoir déjà chuté de 60% cette année. Le management s'attend désormais à une croissance séquentielle de l'ordre de 5 à 9% au T3, contre un consensus d'environ +24%. Les perspectives pour le reste de l'exercice 2026 sont par ailleurs plutôt prudentes, même en l'absence de prévisions fermes à ce stade. La hausse des stocks au premier semestre pourrait peser sur les marges au second semestre. Morgan Stanley ('pondération en ligne') met aussi en avant la faiblesse des prévisions de croissance pour le troisième trimestre. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre est ressorti conforme aux attentes, la faiblesse du secteur Mobile ayant été compensée par la performance du secteur Automobile et une commande exceptionnelle dans le domaine Edge & Cloud. La marge brute a été " étonnamment solide ", probablement en raison de la constitution de stocks.
Valeo trébuche de 5,6% à 11,3 euros. En amont de sa journée investisseurs, l'équipementier automobile a présenté les objectifs de son nouveau plan stratégique 'Elevate'. Le groupe ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires de 22 à 24 milliards d'euros en 2028, avec un retour de la croissance à partir de 2027, ainsi qu'une progression de sa marge opérationnelle à 6-7% en 2028 et un cash-flow libre après frais financiers nets d'au moins 500 millions d'euros. Cette amélioration de la génération de cash ramènerait le ratio de leverage sous la barre de 1,0x l'EBITDA retraité, alignant ainsi les principaux indicateurs financiers du Groupe sur l'objectif d'une notation 'investment grade' en 2028. "A fin 2025, notre positionnement technologique est plus fort, notre positionnement géographique est également plus fort et nos résultats financiers se sont améliorés (...). Elevate est un plan de conquête, un plan de croissance", a expliqué le directeur général du numéro un mondial des aides à la conduite, Christophe Périllat, au cours d'une téléconférence.
Pas de rebond pour Interparfums qui perd encore 1,7% à 23,9 euros ce jeudi, dans le rouge pour la septième séance consécutive. Le titre du parfumeur a chuté de près de 9% hier, sanctionné après que le management n'a pas fourni de prévisions pour 2026, citant des "paramètres favorables et défavorables".
Plus forte baisse du CAC 40, STMicroelectronics cède 2% autour de 19 euros.