Mi-séance Paris : les places européennes font encore l'inverse de Wall Street

LA TENDANCE La bourse de Paris et les autres places européennes continuent à suivre une tendance opposée à Wall Street. Le CAC40 corrige de 1% ce jeudi midi à 8.090 points après quatre séances pr...

LA TENDANCE

La bourse de Paris et les autres places européennes continuent à suivre une tendance opposée à Wall Street. Le CAC40 corrige de 1% ce jeudi midi à 8.090 points après quatre séances précédentes de hausse. Les indices américains ont pourtant rebondi hier soir et semblent poursuivre dans le vert en pré-séance, dans la foulée du verdict de la Fed et de l'intervention de Jerome Powell. La Fed a, comme attendu, laissé ses taux inchangés entre 4,25 et 4,5% hier soir. Les marchés ont été quelque peu rassurés par les prévisions de la banque centrale américaine, qui a notamment laissé entendre qu'elle pourrait réduire les taux d'un demi-point de pourcentage d'ici la fin de l'année.

La Fed n'a par ailleurs revu que très légèrement à la hausse leurs prévisions d'inflation pour cette année (2,7% au lieu de 2,5%), et légèrement à la baisse les perspectives de croissance économique pour 2025 (1,7% au lieu de 2,1%), en dépit des guerres commerciales déclenchées par Donald Trump... Le patron de la banque centrale, Jerome Powell, a malgré tout insisté lors de sa conférence de presse sur le degré d'incertitude "exceptionnellement élevé" qui caractérise la période actuelle, et a jugé prématuré d'évaluer l'impact sur l'inflation des droits de douane imposés par l'administration Trump.

En France, le ministère de l'Économie et des Finances ainsi que le ministère des Armées organisent ce jeudi matin à Bercy une grande conférence sur le financement de l'industrie de la Défense, en présence d'industriels, banques, compagnies d'assurances et fonds d'investissement. Elle porte sur les enjeux d'un meilleur financement des quelque 4.500 entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD). L'enjeu est de renforcer les fonds propres de ces entreprises, ce qui passe par une présence accrue des fonds d'investissement dans le secteur de la défense et vers une mobilisation de l'épargne des particuliers via des fonds dédiés ou de nouveaux supports en assurance vie.

VALEURS EN HAUSSE

Eurofins Scientific bondit de 6% à 51,9 euros après que le laboratoire de tests a lancé un nouveau programme de rachat d'actions. Le groupe rachètera jusqu'à 4,5% de son capital social. Ce cinquième programme depuis octobre 2022 débute ce jour et durera jusqu'au 19 mars 2026, au plus tard. Les actions rachetées dans le cadre de ce programme serviront à couvrir les plans d'intéressement à long terme de la Société, mais pourront également être annulées, utilisées pour financer partiellement des acquisitions ou à d'autres fins approuvées par le Conseil d'administration et dans le cadre de l'autorisation de l'Assemblée générale annuelle.

Esso bondit de 14% à 158 euros. Le groupe va proposer un dividende de 3 euros par action au titre de l'exercice 2024 et un dividende exceptionnel de 50 euros par action. La mise en paiement est prévue le 10 juillet 2025.

Infotel gagne 3% à 41,2 euros. Le groupe a dégagé en 2024 un résultat opérationnel courant de 27,3 ME en 2024, quasiment stable par rapport à 2023, mais avec un taux qui augmente à 9,3% du chiffre d'affaires, contre 8,9% en 2023. Après prise en compte du résultat financier et de la charge d'impôt, le résultat net part du groupe s'établit à 18,5 ME, en légère hausse de +2,3% par rapport à 2023, représentant un taux de marge nette sur la période de 6,3%, contre 5,9% en 2023.

Aubay (+7,5% à 47,6 euros) a dégagé une marge opérationnelle d'activité 2024 de 9,2%, dans la fourchette haute des perspectives annoncées en début d'année. Malgré un contexte marqué par un ralentissement du marché, Aubay a su tirer son épingle du jeu en améliorant son résultat opérationnel d'activité pour atteindre 49,6 ME soit une hausse de + 4,6%. Le résultat net part du groupe record qui s'établit à 37,6 ME, en hausse de +12,7 % par rapport au résultat net de l'an passé.

VALEURS EN BAISSE

Sodexo chute de 20% à 58 euros après son avertissement sur résultats. L'action n'avait plus connu une telle déconvenue depuis mars 2018 ! Le géant de la restauration collective anticipe désormais une croissance interne comprise en 3% et 4% cette année, contre une fourchette de 5,5% à 6,5% auparavant, en raison d'une croissance plus faible qu'attendue en Amérique du Nord. La marge d'exploitation devrait progresser de 10 à 20 points de base, à taux constants, contre +30 à +40 points de base visés précédemment. Sur le premier semestre de son exercice décalé, le groupe a dégagé un résultat d'exploitation de 651 millions d'euros, en hausse de 6,4%, pour un chiffre d'affaires consolidé de 12,5 milliards d'euros, en amélioration de 3,1%, incluant un effet de change négatif de -0,1% et une contribution des acquisitions nette des cessions de -0,3%. La croissance interne s'établit à +3,5%.

La marche arrière est bien enclenchée chez Eutelsat. Le titre de l'opérateur satellite trébuche de 5% à 4,66 euros en matinée, alignant une septième séance consécutive de repli marqué. Une séquence qui fait suite à un début de mois euphorique lorsque l'action a été multipliée par plus de sept entre son point bas du 3 mars et son plus haut du 6 mars à 9,3 euros. Le groupe est considéré comme l'un des principaux bénéficiaires des plans européens visant à augmenter les dépenses de défense alors que les États-Unis réduisent leurs engagements militaires sur le continent. Il est en effet probable qu'Eutelsat joue un rôle dans le nouveau réseau de satellites de renseignement militaire prévu par Bruxelles pour réduire sa dépendance aux États-Unis, et la firme s'est présentée comme une alternative à Starlink en Ukraine. Mais, les opérateurs attendent désormais de connaître le montant du soutien financier que l'opérateur pourrait réellement recevoir de l'Union européenne, alors que les fondamentaux du groupe à court terme n'ont pas sensiblement évolué, compte tenu des échéances de dette et des besoins d'investissement importants.

Le secteur de la Défense subit des prises de bénéfices après les récents records : Thales recule de plus de 3%, Safran et Airbus cèdent près de 3%. Dassault Aviation rend aussi près de 4%.

Société(s) citée(s) :
Société(s) citée(s) :