Mi-séance Paris : le secteur automobile encore au centre de la guerre commerciale

LA TENDANCE En retrait de 0,35% au niveau des 8.000 points vers la mi-journée, le CAC40 résiste plutôt bien au nouvel épisode de la guerre commerciale des Etats-Unis après un début de séance en b...

LA TENDANCE

En retrait de 0,35% au niveau des 8.000 points vers la mi-journée, le CAC40 résiste plutôt bien au nouvel épisode de la guerre commerciale des Etats-Unis après un début de séance en baisse jusqu'à 7.927 points.

Donald Trump s'apprête à mettre ses menaces à exécution avec l'annonce de droits de douane de 25% sur les importations de véhicules et pièces détachées automobiles aux Etats-Unis. Le président américain a annoncé la mise en place de ces droits de douane supplémentaires sur les importations d'automobiles aux Etats-Unis à compter du 3 avril, le lendemain du jour où Donald Trump prévoit d'imposer des droits de douane réciproques à l'encontre des pays avec lesquels les États-Unis ont le déficit commercial le plus important.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a peu après déclaré dans un communiqué qu'elle regrettait "profondément" la décision des États-Unis, que l'UE va évaluer, tandis que le Canada pourrait riposter et que le Japon a déclaré que toutes les options étaient envisagées.

VALEURS EN HAUSSE

Parmi les rares hauses significatives du CAC40 ce jeudi, Carrefour reprend 1,5% à 13,14 euros tout en restant sur ses plus bas niveaux depuis 5 ans.

Nexity se distingue en fin de matinée avec une action qui reprend 3% à 10,1 euros. Le groupe immobilier est soutenu par une note de CIC Market Solutions qui a débuté le suivi de la valeur avec un avis 'achat' et une cible de 12 euros. Les analystes sont partagés sur le dossier puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 4 sont à l''achat', 3 à 'conserver' et 1 à 'vendre'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 13,37 euros.

VALEURS EN BAISSE

Le compartiment automobile européen est logiquement sous pression après l'annonce par Donald Trump de droits de douane de 25% sur les importations de véhicules aux Etats-Unis (et les pièces détachées), nouvelle étape dans la guerre commerciale déclenchée par le président américain. A Paris, Stellantis trébuche de 4%, suivi de Valeo (-4,6%), Forvia (-2,3%) et OPmobility (-2,9%). Renault est épargné, le constructeur étant absent de la région. Les constructeurs allemands Porsche, Mercedes et BMW reculent fortement, les analystes les considérant comme les plus exposés à cette décision.

JP Morgan s'attend à ce que les constructeurs automobiles allemands et Stellantis présentent des plans plus précis dans les prochains jours pour localiser une production supplémentaire aux États-Unis. Ils pourraient annoncer les hausses de prix nécessaires pour compenser partiellement l'impact de ces droits de douane. La banque voit des valeurs refuges au sein de sa couverture sectorielle, telles que Renault, Iveco, Michelin et Volvo. Pour Bernstein, les conséquences de cette mesure sont clairement préjudiciables et susceptibles de déclencher de nouvelles mesures de rétorsion de la part des pays concernés. Le broker affirme qu'il est peu probable que les droits de douane perdurent " compte tenu des dommages considérables qu'ils causeront à travers l'industrie et de l'impact inflationniste sur l'économie américaine ".

Trigano perd près de 8% à 109 euros, sanctionné après l'annonce de ventes en retrait au premier semestre et d'une rentabilité sous pression. Le spécialiste des véhicules de loisir a dégagé sur les six premiers mois de son exercice financier un chiffre d'affaires de 1,68 milliard d'euros, en repli de 16,5% à taux de change et périmètre constants. Au cours de la période, Trigano explique avoir adapté le niveau de sa production de véhicules de loisirs dans le but de retrouver des niveaux de stocks normatifs à la fois dans les usines et dans les réseaux de distribution. L'évolution du chiffre d'affaires, la politique de réajustement des marges, ainsi que la baisse de la production ont pesé sur la rentabilité du premier semestre. Le résultat opérationnel courant est attendu dans une fourchette de 8% à 9% du chiffre d'affaires, contre 12,8% un an plus tôt.

Guerbet chute de 15% sous les 23 euros. Le résultat net 2024 est ressorti à 13,5 ME, contre 22,2 ME en 2023. Conformément aux attentes, il intègre une forte augmentation des charges d'intérêt liée à la hausse des taux, les frais financiers s'établissent à 22,3 ME sur l'exercice, contre 8,6 ME en 2023. Par ailleurs, Guerbet a comptabilisé une perte de change de 5,7 ME en 2024. Le Conseil d'Administration proposera à l'Assemblée Générale du 23 mai 2025 de ne pas procéder à la distribution de dividendes aux actionnaires au titre de l'exercice 2024. Dans ce contexte, le groupe anticipe pour 2025 une croissance de son chiffre d'affaires entre 3 et 5% à périmètre comparable. Cette prévision intègre une accélération au second semestre de l'exercice après un premier trimestre en baisse d'environ 10% et un premier semestre attendu au mieux stable, en lien avec un premier semestre 2024 exceptionnellement élevé et un effet France encore significatif.

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