Mi-séance Paris : l'envolée des taux obligataires freine les marchés

LA TENDANCE Le CAC40 s'est encore approché de ses records ce matin en montant jusqu'à 8.226 points mais cède désormais 0,5% à 8.130 points. Beaucoup de volatilité s'observe avec un secteur de la ...

LA TENDANCE

Le CAC40 s'est encore approché de ses records ce matin en montant jusqu'à 8.226 points mais cède désormais 0,5% à 8.130 points. Beaucoup de volatilité s'observe avec un secteur de la Défense au sens large qui reste au coeur des arbitrages.

Alors que les dirigeants des pays membres de l'Union européenne se réunissent ce jeudi à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à la défense européenne et à l'Ukraine, le gouvernement français présentera demain un " fonds Ukraine " avec 19 projets lauréats de reconstruction et résilience portés par des entreprises françaises. La perspective de besoins budgétaires massifs a cependant fait s'envoler les taux obligataires, à commencer par le bund allemand qui monte encore à 2,85% alors que les taux français (OAT 10 ans) dépassent les 3,55%. Cette brusque remontée des taux de rendement entraîne mécaniquement une chute de la valeur des obligations d'État.

Dans ce contexte, la réunion monétaire de la BCE aujourd'hui aura une importance accrue. Les marchés parient sur une baisse de 25 points de base de son principal taux directeur. Cette sixième baisse consécutive ramènerait le taux de dépôt à 2,50%.

VALEURS EN HAUSSE

JCDecaux gagne plus de 10% à 16 euros après une solide publication annuelle. Le groupe de mobilier publicitaire urbain a dégagé l'an passé un résultat d'exploitation en hausse de 44,8% à 126,5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3,94 MdsE, en augmentation de 10,2% et de 9,7% en organique. Toutes les activités ont connu une croissance organique. Le résultat net grimpe de 23,8% à 258,9 millions d'euros (vs 245,8 ME de consensus), en augmentation de 36,8 % à 281,5 millions d'euros avant dépréciation, une amélioration portée par une solide performance opérationnelle et la plus-value de l'opération APG|SGA. Le Conseil de Surveillance proposera le versement d'un dividende de 0,55 euro par action au titre de l'exercice 2024. "À l'avenir, nous avons l'intention d'augmenter progressivement ce dividende, tout en maintenant une répartition équilibrée de notre cash-flow disponible avec les dépenses d'investissement et les opérations de croissance externe ciblées", a indiqué JC Decaux. En guise de perspectives, le groupe vise "une croissance organique du chiffre d'affaires d'environ +5 % au premier trimestre. À l'avenir, en nous appuyant sur cette bonne dynamique commerciale, nous visons pour 2026 un taux de marge opérationnelle supérieur à 20% et un cash-flow disponible supérieur à 300 millions d'euros."

Air France KLM s'envole de 19% à 10,8 euros en matinée, sa plus forte hausse depuis novembre 2020. De solides revenus unitaires ont permis au groupe aérien de dépasser les attentes des analystes au quatrième trimestre, tandis que les commentaires de la direction selon lesquels les prévisions de bénéfice opérationnel pour l'exercice 2025 seraient au moins 300 millions d'euros supérieures à celles de l'année précédente ont rassuré le marché.

Thales bondit encore de 3,5% à 254 euros dans un contexte très favorable dans le secteur de la défense et après avoir dévoilé des résultats 2024 supérieurs aux attentes des analystes. Le management anticipe pour 2025 une croissance organique comprise entre 5% et 6% et un chiffre d'affaires un chiffre d'affaires entre 21,7 et 21,9 milliards d'euros. Les nouvelles commandes vont continuer de progresser plus vite que les ventes, a précisé le groupe, qui anticipe un Ebit annuel ajusté de 12,2%-12,4%. Parmi les derniers avis de brokers, Oddo BHF reste à 'surperformance' sur le dossier avec un objectif ajusté de 193 à 250 euros, tandis que DZ Bank est passé de 'conserver' à 'acheter' avec un cours cible relevé sensiblement à 270 euros. Le titre a grimpé de 85% depuis le début de l'année !

Havas met fin à une longue série de baisse en bourse de Paris, en rebondissant de 8% à 1,44 euro. Le chiffre d'affaires du groupe au titre de l'exercice 2024 s'est élevé à 2.863 ME, en recul de 0,3% par rapport à l'exercice 2023. L'EBIT Ajusté est de 338 ME et se situe dans le haut de la fourchette des objectifs fixés. La marge d'EBIT ajusté est de 12,4%, à comparer à 12,1% en 2023. Le Résultat Net part du Groupe a atteint au final 173 ME au lieu de 167 ME. Parmi les propositions pour l'assemblée générale des actionnaires, un dividende de 8 centimes d'euro, un programme de rachat d'actions jusqu'à 10% du capital et un regroupement d'actions avec 10 actions ordinaires en circulation qui seraient regroupées en 1 seule action ordinaire.

VALEURS EN BAISSE

Eutelsat rend 12% sous les 7 euros. Le titre de l'opérateur satellites avait été multiplié par plus de six depuis le début de la semaine dans d'incroyables volumes. La directrice générale du groupe, Eva Berneke, a annoncé ce jeudi sur 'Bloomberg TV' que les discussions avec l'Union européenne pour remplacer le réseau Starlink de la société SpaceX s'intensifient, alors que les États-Unis se retirent de leurs engagements en matière de sécurité sur le Vieux continent. "Tout le monde nous demande aujourd'hui : 'Pouvez-vous remplacer le grand nombre de terminaux Starlink en Ukraine ?' et nous étudions cette question", a déclaré la directrice générale d'Eutelsat. L'entreprise travaille déjà en Ukraine et y possède actuellement des milliers de terminaux, mais tous ne sont pas connectés au réseau, a précisé la dirigeante. Il faudrait quelques mois pour en fournir 40.000, selon elle. C'est à peu près le nombre de terminaux Starlink utilisés dans le pays.

Manitou est logiquement sanctionné (-17% à 20 euros) après avoir indiqué s'attendre à une nette baisse de sa rentabilité cette année. Le groupe spécialisé ans le matériel de manutention anticipe une marge opérationnelle courante 2025 de l'ordre de 5,5% contre 7,5% en 2024 malgré un chiffre d'affaires attendu stable. "Cette perspective s'inscrit dans la continuité de l'activité moins soutenue observée au second semestre 2024 et pourrait évoluer, notamment en raison des incertitudes liées à l'actualité géopolitique”, a souligné le management.

Des prises de bénéfices sur Airbus et Safran qui cèdent environ 1,5% après leurs récents records.

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