Mi-séance Paris : beaucoup d'arbitrages après les dernières publications trimestrielles

LA TENDANCE Léger retour en arrière sur les places boursières européennes ce jeudi. A Paris, le CAC40 reperd 0,5% autour de 7.445 points après deux séances de progression et un gain supérieur à 2...

LA TENDANCE

Léger retour en arrière sur les places boursières européennes ce jeudi. A Paris, le CAC40 reperd 0,5% autour de 7.445 points après deux séances de progression et un gain supérieur à 2% mercredi.

La séance est marquée par de nombreux arbitrages en raison des publications de résultats intervenues depuis la clôture d'hier. Les reculs sont marqués pour Bic, Kering, Worldline, Thales, Dassault Systèmes. Renault, Air Liquide ou STM s'en sortent bien.

Donald Trump a indiqué que les États-Unis concluraient un accord équitable avec la Chine, ajoutant mercredi soir que le pays pourrait se voir appliquer un nouveau taux de droits de douane dans les deux à trois prochaines semaines. Mais Scott Bessent a émis des doutes sur une résolution rapide du conflit commercial entre les deux premières puissances mondiales. Le secrétaire au Trésor a déclaré que l'administration étudiait de multiples facteurs concernant la Chine, au-delà des seuls droits de douane, notamment les barrières non tarifaires et les subventions gouvernementales. Un rééquilibrage complet des échanges commerciaux pourrait prendre deux à trois ans, a-t-il souligné. Preuve que rien n'est encore joué, la Chine a rejeté ce matin les ouvertures des États-Unis, exigeant la levée de tous les droits de douane et niant toute avancée dans les négociations.

VALEURS EN HAUSSE

Renault s'adjuge 1,8% à 45,7 euros, recherché après un bon début d'année et le maintien de ses objectifs 2025 malgré un contexte de marché difficile. Le constructeur a vu ses ventes mondiales progresser de 2,9% au premier trimestre à 564.980 unités, permettant au Chiffre d'affaires d'atteindre 11,675 milliards d'euros, en baisse de 0,3% mais en hausse de 0,6% à taux de change constants. Le constructeur prévoit de lancer sept nouveaux modèles cette année, dont la Renault 4 électrique et le Dacia Bigster. Il table toujours sur une marge opérationnelle d'au moins 7% sur l'exercice avec un flux de trésorerie disponible d'au moins 2 milliards d'euros. Renault est moins impacté par les droits de douane que Volkswagen et le constructeur de Jeep Stellantis, car il ne vend pas aux États-Unis. L'entreprise se concentre principalement sur l'Europe, où le marché des voitures particulières a légèrement reculé au cours des trois premiers mois de l'année.

STMicro (+2,2% à 19,6 euros) a enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires net de 2,52 milliards de dollars, en repli de 27,3%, une marge brute de 33,4%, un résultat d'exploitation de 3 millions de dollars et un résultat net de 56 M$ (-89,1%), soit 0,06 dollar par action après dilution. Jean-Marc Chéry, PDG de STM, déclare: "le chiffre d'affaires net du premier trimestre est ressorti en ligne avec le point médian de notre fourchette de perspectives financières, tiré par un chiffre d'affaires plus élevé dans l'Électronique Personnelle contrebalancé par un chiffre d'affaires moins élevé que prévu dans l'Automobile et l'Industriel. La marge brute a été légèrement au-dessous du point médian de notre fourchette de perspectives financières, essentiellement en raison du mix produits". Pour le deuxième trimestre, le groupe vise, au point médian : un chiffre d'affaires net de 2,71 milliards de dollars, en baisse de 16,2% en variation annuelle et en hausse de 7,7% en variation séquentielle; une marge brute d'environ 33,4%, impactée par environ 420 points de base de charges liées aux capacités non utilisées. Le consensus 'Bloomberg' tablait sur des revenus de 2,59 Mds$.

Air Liquide (+2% à 178 euros) a fait part d'un chiffre d'affaires de 7.028 millions d'euros pour le 1er trimestre 2025, en croissance comparable de +1,7% par rapport au 1er trimestre 2024. Les ventes publiées du groupe progressent de +5,7%, bénéficient d'un effet énergie favorable de +3,3% et d'un effet de change légèrement positif de +0,7%. Il n'y a pas d'effet de périmètre significatif. Le groupe réitère son ambition d'amélioration de la marge opérationnelle malgré l'environnement incertain. Elle a été revue à la hausse en février 2025, à +460 points de base sur 5 ans jusqu'à fin 2026, soutenue par les trois leviers que sont la gestion des prix, les efficacités et l'optimisation du portefeuille d'activités.

VALEURS EN BAISSE

BNP Paribas reperd 3,5% à 71,2 euros. Le groupe bancaire a fait état de résultats globalement en ligne avec les attentes du marché au titre du premier trimestre, aidé par ses activités de banque de financement et d'investissement (BFI), à l'exception de frais de gestion qui sont ressortis plus élevés qu'attendus. Le résultat net part du groupe est ressorti en baisse de 4,9% sur un an au premier trimestre, à 2,95 milliards d'euros, avec un recul "exclusivement lié au niveau très élevé des éléments exceptionnels au T1 2024" et notamment un impact de 226 ME lié à la reconsolidation des activités en Ukraine. Les résultats trimestriels de BNP Paribas ont été portés par les activités de banque de financement et d'investissement (CIB), dont le PNB ressort en hausse de 12,5% sur un an à 5,28 milliards d'euros et le résultat avant impôt en hausse de 10,4% à 2,26 milliards d'euros. Le métier "global markets" a progressé de 17,3% sur un an, à 2,87 milliards d'euros, grâce aux activités en "equity & prime services" (+42,1%). BNP Paribas, qui affiche un ratio CET1 de 12,4% à fin mars 2025, a confirmé au passage ses objectifs à l'horizon 2026 comprenant notamment un taux de croissance moyen du résultat net supérieur à 7% et un taux de rentabilité sur fonds propres tangible (ROTE) de 11,5% pour 2025 et 12% pour 2026.

Kering trébuche de 4,7% à 166,7 euros au lendemain de l'annonce d'une baisse de 14% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, encore pénalisé par sa marque phare Gucci. Les ventes ont baissé de 25% en Asie et de 13% en Europe occidentale et en Amérique du Nord. La griffe italienne a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros, en repli de 24% en données publiées et de 25% en comparable. Kering a connu un début d'année difficile. La fréquentation des magasins du groupe, qui possède également les maisons de couture Yves Saint Laurent, Bottega Veneta et Balenciaga, a été faible dans la plupart des régions, a déclaré la directrice financière Armelle Poulou. Le rapport de Kering "déçoit les faibles attentes", affirment les analystes de Bernstein, avec le rebond tant attendu de Gucci "qui ne s'est pas encore manifesté"...

Thales recule de 3,3% à 242 euros. Le chiffre d'affaires du 1er trimestre de l'année 2025 s'établit à 4 960 ME, en hausse de +9,9 % à périmètre et taux de change constants (+12,2 % de variation totale) mais les prises de commandes du trimestre s'élèvent à 3 778 ME, en retrait de -27 % en variation organique par rapport aux trois premiers mois de 2024 (-25 % en variation totale) en raison d'une base de comparaison très élevée, en particulier sur le secteur de la Défense.

Dassault Systèmes plonge de presque 7% à 31,5 euros, sanctionné au lendemain d'un léger avertissement sur sa marge opérationnelle annuelle. Le management vise désormais une marge en amélioration de 50-70 points de base sur un an, entre 32,3% et 32,6%, contre +70-100 points de base auparavant.

Eurofins Scientific reperd 1,6% à 54 ?4 euros ce jeudi après son envolée d'hier de 12% dans la foulée de la confirmation de ses objectifs et l'annonce de revenus légèrement meilleurs que prévu au premier trimestre. La firme a dévoilé un chiffre d'affaires de 1,767 milliard d'euros, en hausse de 6,9%, porté par la croissance organique et les acquisitions.

Worldline chute de plus de 11% sur les 5 euros après un nouvel avertissement. Le chiffre d'affaires du groupe au T1 2025 a atteint 1.068 millions d'euros, en repli de 2,3% vs T1 2024. Les Services aux Commerçants affichent une performance stable incluant l'effet année bissextile, tandis que les Services Financiers continuent d'être affectés par des résiliations de contrats déjà identifiées. Le segment Mobilité et Services Web Transactionnels a bénéficié d'une dynamique positive, notamment dans les transports et la mobilité. La croissance organique du premier trimestre serait conforme aux attentes, mais le mix secteur et le mix produit ont eu un impact négatif sur la marge contributive. Des initiatives ont été lancées pour inverser ces tendances et des mesures complémentaires ont été décidées pour réduire les coûts cash. Néanmoins, compte tenu de la prise de fonction récente de la Direction Générale et de l'impact potentiel de la volatilité mondiale sur les habitudes de consommation, la société doit réévaluer ses perspectives et fournira une mise à jour lors de la publication des résultats semestriels le 30 juillet prochain.

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