Donald Trump veut faire baisser le prix des médicaments aux Etats-Unis. Le président américain a signé lundi un décret pour tenter de lier les prix de certains médicaments aux États-Unis à ceux, nettement plus bas, pratiqués à l'étranger. Le document fixe des objectifs de prix et menace de mesures supplémentaires si les laboratoires ne font pas de "progrès significatifs" en ce sens dans les six mois suivant la signature du décret.
Lors d'une conférence de presse, Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait des réductions comprises entre 59% et 90%. "Tout le monde devrait être sur un pied d'égalité. Tout le monde devrait payer le même prix", a souligné le président américain.
Pays le plus cher
Les Etats-Unis sont effectivement le pays où les médicaments coûtent le plus cher, selon une étude de 2024 de la Rand Corporation : leur prix est presque trois fois plus élevé que dans 33 autres pays à revenu élevé répertoriés dans cette étude, rappelle CNBC. Une autre étude, réalisée en 2021 par le Government Accounting Office des États-Unis (chargé des comptes publics) en comparant les prix avec l'Australie, le Canada et la France avait montré que les médicaments sur ordonnance étaient en moyenne deux à quatre fois plus chers aux États-Unis.
En cause, le système de remboursement américain, qui extrêmement complexe, et le manque de contrôle à l'échelle nationale. Aux États-Unis, les prix des médicaments sont généralement fixés par les laboratoires pharmaceutiques et négociés par les assureurs privés. De quoi pénaliser les Américains, face à l'Europe par exemple, où les gouvernements négocient directement avec les laboratoires pharmaceutiques pour plafonner les dépenses de santé financées par l'État.
Les prix dépendent aussi d'autres critères, comme les subventions des employeurs, ou les programmes d'assurance financés par l'État pour les personnes âgées (Medicare) et les plus pauvres (Medicaid).
Des progrès attendus
La Maison blanche fixera des objectifs de prix aux fabricants de médicaments dans les 30 prochains jours et prendra des mesures supplémentaires si les entreprises ne font pas de "progrès significatifs" vers ces objectifs. L'annonce de ce décret à fait chuter les valeurs pharmaceutiques en début de semaine en bourse, qui ont ensuite remonté la pente, les analystes estimant que les mesures étaient susceptibles d'être contestées en justice. Les fabricants Novo Nordisk et Eli Lilly pourraient être les plus impactés, à travers leurs très populaires traitements contre l'obésité