LVMH campe sous les 600 euros ce vendredi, alors que les avis se multiplient sur le dossier qui vient de rebondir de 10% cette semaine dans la foulée de l'annonce de son T3. Barclays est à 'pondération de marché' avec un objectif réhaussé de 530 à 560 euros. Le secteur du luxe reste malgré tout confronté à des problèmes structurels de demande, mettant fin à un "super-cycle" de trois décennies, a indiqué Berenberg. L'analyste a ainsi abaissé son opinion sur LVMH à 'conserver'. Le courtier estime que, contrairement aux optimistes du secteur, les problèmes du luxe ne sont pas uniquement liés à l'offre... Il anticipe une croissance de la demande de luxe de seulement 2 à 3% par an à moyen terme, contre des niveaux historiques d'environ 6%. Il souligne la pression continue en Chine, la compression des revenus des 'consommateurs ambitieux' et l'évolution des comportements des jeunes générations. Les dépenses des citoyens américains pourraient potentiellement compenser en partie la faiblesse chinoise, mais "les perspectives à court terme sont complexes et incertaines". Pour LVMH, les difficultés liées à ses revenus limiteront le potentiel de hausse. Brunello Cucinelli et Hermès sont ainsi les deux valeurs favorites de l'analyste dans l'industrie. UBS se montre plus positif sur le numéro un mondial du luxe et est repassé à l''achat'. La banque suisse vise désormais un cours de 680 euros...
Rappelons que le propriétaire de Louis Vuitton et Christian Dior a fait état d'une croissance organique de 1% sur la période écoulée, avec une amélioration pour toutes les activités et toutes les régions à l'exception de l'Europe où les ventes auprès de la clientèle touristique ont diminué, impactées par l'évolution des devises, qui ont pesé davantage sur ce trimestre qu'en début d'année. L'entreprise de luxe a constaté une demande encourageante en Chine, malgré la situation macroéconomique, a déclaré Cécile Cabanis, directrice financière de LVMH, aux analystes lors d'une conférence téléphonique.
Prévisions dépassées
Les ventes de toutes les divisions ont du même coup dépassé les estimations des analystes, y compris la division clé de la mode et de la maroquinerie. "Nous considérons ces résultats comme un pas dans la bonne direction", a commenté RBC Capital Markets. Jefferies a salué "un trimestre qui stabilise le navire" et souligne que l'amélioration des résultats a contribué à faire souffler un vent d'optimisme sur la conférence d'analystes qui a suivi la publication des chiffres de LVMH. "Néanmoins, la direction a fait preuve de retenue dans ses prévisions", nuance le courtier, qui rappelle que LVMH qualifie le contexte général actuel de "difficile et instable", malgré "les premiers signes tangibles d'une innovation favorisant une amélioration relative de l'attrait des consommateurs".
Jelena Sokolova, analyste chez MorningStar, souligne que le retour à la croissance et l'amélioration des tendances de consommation en Chine permettent d'espérer que LVMH et l'industrie sont en train de prendre un tournant, mais précise dans une note que la base de comparaison annuelle parait "facile"... Bernstein reste lui à 'surperformance' sur le dossier avec un objectif ajusté à 700 euros.