En tête du CAC40, LVMH s'envole de près de 13% à 601,6 euros, au plus haut niveau depuis janvier 2024, après l'annonce d'un retour inattendu à la croissance au troisième trimestre. Le propriétaire de Louis Vuitton et Christian Dior a fait état d'une croissance organique de 1% sur la période, avec une amélioration pour toutes les activités et toutes les régions à l'exception de l'Europe où les ventes auprès de la clientèle touristique ont diminué, impactées par l'évolution des devises, qui ont pesé davantage sur ce trimestre qu'en début d'année. L'entreprise constate une demande encourageante en Chine, malgré la situation macroéconomique, a déclaré Cécile Cabanis, directrice financière de LVMH, aux analystes lors d'une conférence téléphonique.
Les ventes de toutes les divisions ont dépassé les estimations des analystes, y compris la division clé de la mode et de la maroquinerie. " Nous considérons ces résultats comme un pas dans la bonne direction ", affirme RBC Capital Markets. Jefferies salue "un trimestre qui stabilise le navire" et souligne que l'amélioration des résultats a contribué à faire souffler un vent d'optimisme sur la conférence d'analystes qui a suivi la publication des chiffres de LVMH. "Néanmoins, la direction a fait preuve de retenue dans ses prévisions", nuance le courtier, qui rappelle que LVMH qualifie le contexte général actuel de "difficile et instable", malgré "les premiers signes tangibles d'une innovation favorisant une amélioration relative de l'attrait des consommateurs".
Jelena Sokolova, analyste chez MorningStar, souligne que le retour à la croissance et l'amélioration des tendances de consommation en Chine permettent d'espérer que LVMH et l'industrie sont en train de prendre un tournant, mais précise dans une note que la base de comparaison annuelle parait "facile".
Pour Oddo BHF, le retour à une croissance positive pour l'ensemble du groupe au T3 suggère une amélioration de sa position relative par rapport au reste du secteur avec un Sephora en pleine forme, une joaillerie en croissance un peu plus franchement positive et surtout une division Mode et Maroquinerie qui a réussi à produire une amélioration légèrement supérieure à l'effet base de comparaison d'où une performance au T3 qui ne devrait plus sous performer visiblement celle du secteur. Le broker reste néanmoins prudent sur le rythme d'amélioration à attendre à court terme et ne modifie pas ses prévisions pour les prochains exercices à ce stade. Cependant, l'amélioration constatée au T3 et les effets progressifs à venir sur 2026 du renouveau créatif désormais effectif sur la quasi-totalité des marques mode crédibilisent le retour à une croissance raffermie de M&M en 2026 et, partant, valide le cas d'investissement du titre : il reste en mesure à travers ses marques phares d'accompagner la croissance au long cours du luxe. Il est d'autant plus attractif qu'il montre une décote des multiples de -10%/-15% sur l'avant Covid pour un secteur lui à parité... De quoi rester à 'surperformer' avec une cible remontée de 559 à 585 euros.