Les salariés du Crédit Agricole s'interrogent. La nouvelle dégringolade de Worldline mercredi à la suite de la parution de l'enquête journalistique "Dirty Payments" et les allégations de fraude entourant l'entreprise de paiements susciterait des interrogations au sein de la banque verte. Selon des sources proches du dossier citées par 'Bloomberg', des représentants des salariés ont adressé un courriel à la direction du Crédit Agricole pour comprendre la décision de l'entreprise de prendre une participation de 7% dans Worldline au début de l'année dernière.
Les représentants souhaiteraient notamment savoir si la banque a effectué toutes les vérifications appropriées à l'époque. Lorsque le prêteur a annoncé sa prise de participation dans Worldline pour un prix non divulgué fin janvier 2024, la valeur boursière de la participation était d'environ 260 millions d'euros. À la clôture de mercredi, elle était tombée à environ 58 ME. A l'époque, l'investissement du Credit Agricole visait à soutenir son partenaire mis en difficulté par la dégradation de la conjoncture économique. Le 25 octobre 2023, Worldline a enregistré une chute historique en Bourse, plongeant de 59%, après la révision à la baisse de ses perspectives 2023 et l'abandon de son objectif de croissance pour 2024.
Avant d'entrer au capital de Worldline, le Crédit Agricole avait annoncé la création, au printemps 2023, d'une entreprise commune avec son partenaire de paiements dans le domaine des services monétiques aux commerçants en France. La coentreprise devrait être opérationnelle cette année. Crédit Agricole s'était associé à Wirecard en 2018 mais ce partenariat stratégique s'est effondré avec la chute du spécialiste allemand des paiements en 2020 à la suite d'un énorme scandale financier.