Le yen pâtit jeudi du ton prudent de la Banque du Japon (BoJ) face aux incertitudes économiques, susceptible de retarder une nouvelle hausse de taux, et le dollar stagne après le tournant négatif de la croissance américaine au premier trimestre.
A la suite d'une réunion de deux jours, la banque centrale japonaise a laissé comme prévu jeudi son taux directeur inchangé, à 0,5%.
Au passage, elle en a profité pour abaisser de moitié sa prévision de croissance sur l'année budgétaire 2025 entamée début avril au Japon, à 0,5% contre 1,1% prévu précédemment.
Alors que le négociateur japonais est de nouveau à Washington ce jeudi pour reprendre les discussions sur les droits de douane, la BoJ prend acte de l'assombrissement de l'horizon économique lié à l'offensive commerciale de Donald Trump, qui affecte en particulier le secteur automobile, pilier de l'économie nippone.
De quoi "encourager les acteurs du marché à repousser leurs anticipations concernant la prochaine hausse des taux de la BoJ à la fin de l'année au plus tôt", constate Lee Hardman, de MUFG.
En conséquence, vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le yen reculait de 0,88% à 144,34 yens pour un dollar.
Pour autant, "la BoJ continue d'indiquer qu'elle est susceptible de relever ses taux", souligne l'analyste.
Afin de lutter contre l'inflation, persistante au Japon, l'institution monétaire a resserré ses taux d'intérêt trois fois depuis mars 2024, après une décennie à les maintenir à un niveau quasiment nul.
De son côté le dollar grappille 0,09% à 1,1317 dollar pour un euro.
Lors des trois premiers mois de l'année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,3% en rythme annualisé selon des données publiées mercredi, là où les analystes projetaient une croissance de 0,4%.
Ce résultat - premier recul du PIB américain depuis 2022 - a été imputé mercredi par Donald Trump à son prédécesseur Joe Biden.
"Cela va prendre un moment, ça n'a rien à voir avec les droits de douane, c'est seulement qu'il nous a laissés avec de mauvaises statistiques", a affirmé le chef de l'Etat.
En parallèle, l'inflation a ralenti en mars aux Etats-Unis, à 2,3% sur un an, contre 2,7% en février, selon l'indice PCE également dévoilé mercredi, jauge favorite de la banque centrale américaine (Fed).
Mais "l'inflation pourrait remonter dans les mois à venir en raison de la flambée des prix induite par les droits de douane", met en avant Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Vendredi, sont aussi attendus des chiffres sur l'emploi américain en avril.
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