Les cours du brut débutent la semaine en net repli après la nouvelle décision surprise de l'Opep+ d'accélérer encore le rythme d'augmentation de sa production de pétrole dans les mois à venir. De quoi renforcer les craintes d'une surabondance d'or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord perd 1,8% à 60,2$ tandis que les contrats à terme sur le WTI (échéance juin) cèdent 2% à 57,1$ sur le Nymex, au plus bas depuis quatre ans. Le brut affiche désormais une perte de près de 20% en 2025...
La décision de l'OPEP et de ses alliés a été prise lors d'une réunion samedi, les dirigeants du groupe cherchant à sanctionner les membres surproducteurs, dont le Kazakhstan, dans un changement de stratégie qui a déjà fait plonger les prix ces dernières semaines, a rapporté 'Bloomberg'. Le cartel, qui a acté la hausse de sa production pour le mois de mai à 411.000 barils par jour, devrait ainsi à nouveau accroître son exploitation de 411.000 bpj en juin. Le groupe devrait également approuver de nouvelles hausses pour juillet, août, septembre et octobre et pourrait mettre fin à ses réductions volontaires de production dès novembre si les pays membres rebelles continuent de ne pas obtempérer.
Cette décision intervient dans un contexte international marqué par la guerre commerciale du président américain Donald Trump qui menace de faire dérailler la croissance, d'éroder la confiance des investisseurs et de saper la demande énergétique. L'augmentation due à l'Opep+ " ne peut tout simplement pas être absorbée ", affirme Ajay Parmar, directeur de l'analyse pétrolière chez ICIS. "La croissance de la demande est faible, en particulier avec l'imposition récente de droits de douane". "Le marché devrait accueillir cette nouvelle négativement car les exportations de brut ne suggèrent pas que le respect des quotas s'est amélioré au sein de l'Opep+", note pour sa part Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
Avec ce choix, Ryad satisfait les exigences de Donald Trump, qui réclamait cette hausse de production afin de faire baisser les cours du brut. Le président américain doit se rendre au Moyen-Orient plus tard ce mois-ci alors que l'Arabie saoudite cherche à renforcer ses liens avec Washington, qui mène également des négociations sur un accord nucléaire avec l'Iran, ennemi politique de Riyad et membre de l'Opep.