Ivan Espinosa, le nouveau DG de Nissan Motor, est ouvert à l'idée d'un partenariat avec Honda Motor même après l'échec brutal des négociations en vue d'un rapprochement historique entre les deux entreprises japonaises le mois dernier. L'essor de l'industrie automobile dans les voitures intelligentes " va nécessiter beaucoup de travail et d'investissements, ce qui nécessitera probablement un partenaire", a déclaré celui qui prendra ses nouvelles fonctions le 1er avril. "Je suis ouvert à Honda ou à d'autres partenaires, à condition que ces derniers nous aident à concrétiser la vision de l'entreprise", a précisé le dirigeant cité par 'Bloomberg'.
Actuellement directeur de la planification de Nissan, Ivan Espinosa va prendre les rênes de l'entreprise à un moment crucial. L'échec des pourparlers en vue d'un accord de fusion avec Honda au sein d'une holding unique - un accord qui aurait donné naissance à l'un des plus grands constructeurs automobiles mondiaux - a laissé le groupe japonais en difficulté à la recherche d'une bouée de sauvetage.
En tête de la liste des priorités du dirigeant figurera la recherche de collaborations pour développer des véhicules et des technologies électriques, dans le cadre d'un effort visant à renouveler la gamme de produits vieillissante à l'origine de la chute des ventes du groupe. Un partenariat avec un constructeur automobile traditionnel pourrait offrir des " synergies " en termes de taille, de technologie de moteur et d'investissement dans les batteries, a déclaré le DG à la presse, près du siège social de Nissan à Yokohama. Mais "il existe une autre piste : trouver un partenaire pour développer cette partie intelligente du futur. Il existe des caractéristiques et des compétences que les équipementiers traditionnels n'ont pas", a-t-il ajouté. Le fabricant taïwanais d'iPhone, Hon Hai Precision Industry, a précédemment exprimé son intérêt pour le rachat de la participation de Renault dans Nissan. Bien que Nissan soit ouvert à une coopération avec Foxconn, il estime plus judicieux de s'associer à une grande entreprise technologique, a rapporté 'Bloomberg News' plus tôt ce mois-ci.
I.Espinosa a déclaré regretter de ne pas avoir accéléré le développement de produits plus tôt, tout en avertissant que "changer une grande entreprise comme Nissan n'est pas chose aisée". Il a réitéré le projet du constructeur japonais de réduire le délai entre le développement et la production de 30 à 37 mois, contre 50 à 52 mois actuellement.
Dans un environnement pour le moins compliqué, le futur boss de Nissan se montre réaliste quant aux défis auxquels il devra faire face. "Un DG est généralement confronté à une ou deux crises majeures au cours de sa carrière... Je vais devoir gérer quatre ou cinq situations simultanément. J'ai un redressement à opérer. J'ai une profonde crise de moral au sein de l'entreprise. J'ai un travail de transformation en profondeur à accomplir".