Le dollar était quasiment stable mercredi, les investisseurs restant prudents en dépit de la levée partielle et temporaire des surtaxes douanières que s'infligent mutuellement Pékin et Washington, tandis que le Congrès travaille sur un projet de loi qui pourrait drastiquement augmenter le déficit américain.
Vers 17H40 GMT, le billet vert perdait seulement 0,03% par rapport de l'euro, à 1,1188 dollar, mais s'affaissait de 0,20% face à la livre, à 1,3280 dollar.
Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d'autres grandes monnaies, reculait pour sa part de 0,11%, à 100,89 points.
"De nombreux actifs (américains) se sont redressés depuis le +Liberation Day+", le jour où le président Donald Trump a annoncé une salve de droits de douane sur les partenaires commerciaux des Etats-Unis, "mais pas le dollar", a souligné auprès de l'AFP Adam Button, analyste de ForexLive.
Le marché joue la carte de la prudence en attendant de voir se pérenniser les progrès sur le front de la guerre commerciale, après que les Etats-Unis ont accepté d'abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siennes à 10% sur les biens américains. Cette baisse a été formellement mise en oeuvre mercredi pour une durée de 90 jours.
Côté Union européenne, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a assuré cette semaine que les négociations commerciales prendraient plus de temps car le Vieux Continent souffre selon lui d'un "problème d'action collective", les Etats membres devant d'abord se mettre d'accord entre eux avant d'ouvrir les discussions commerciales.
"Le marché examine la situation actuelle en matière de droits de douane", et "pour l'instant, c'est un peu le statu quo", a rapporté M. Button.
Selon l'analyste, le manque de conviction du dollar peut être aussi en partie attribuable aux avancées au Congrès américain sur certaines des promesses phares de campagne de M. Trump, comme la suppression de l'imposition sur les pourboires, mais surtout l'extension des énormes crédits d'impôts de son premier mandat, qui arrivent à expiration à la fin de l'année.
Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d'autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l'Etat fédéral au cours de la prochaine décennie.
"Le Congrès travaille sur un projet de loi qui augmentera le déficit de manière significative (...) et le marché commence à envisager une période d'austérité pour les Etats-Unis", selon M. Button.
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