LA TENDANCE
Le CAC40 s'est maintenu au-dessus des 8.000 points ce mardi, en hausse de 0,28% à 8.029 points en clôture, au plus haut depuis la dissolution de juin 2024, dans un marché qui reste soutenu à l'écoute des derniers résultats d'entreprises et malgré la pression maintenue par Donald Trump sur ses partenaires commerciaux... Après Kering et Beneteau en ce début de semaine, une nouvelle vague de publications annuelles est prévue dans les prochains jours avec notamment Michelin, M6, Legrand, Orange, TF1 ou Hermès en fin de semaine...
Donald Trump a confirmé de son côté des droits de douane de 25% ciblé sur l'acier et l'aluminium qui prendront effet le 4 mars, quel que soit le pays source, "sans exception ou exemption". Les principales sources d'importations US d'acier sont le Canada, le Mexique et le Brésil, alors que le principal fournisseur d'aluminium primaire est le Canada... Le président américain prévoit aussi des des tarifs réciproques s'appliquant à tous les pays. Cela reviendrait à proposer des taxes douanières comparables à celles de chaque pays.
Jerome Powell, le patron de la Fed, qui est intervenu ce mardi, délivrant son discours semi-annuel de politique monétaire devant le Comité du Sénat pour la Banque, l'Immobilier et les Affaires urbaines, a indiqué pour sa part que la banque centrale américaine n'était pas pressée de modifier ses taux, ce qui est en ligne avec les prévisions des économistes, lesquels voient une ou deux baisses de taux d'un quart de point d'ici la fin de l'année... Powell a expliqué que la Fed pourrait laisser sa politique inchangée plus longtemps si l'économie demeure résiliente, et selon les chiffres de l'inflation. Il a estimé que la posture actuelle était pertinente, compte tenu des incertitudes et des risques sur les perspectives. La Fed pourra réagir si nécessaire en cas de détérioration du marché du travail, ou bien selon l'évolution des prix...
Ainsi, J. Powell a assuré devant les législateurs qu'il n'y a pas de raison de se presser pour ajuster les taux d'intérêt, confirmant sa position prudente, alors que les dernières données de l'inflation ont été irrégulières et que les opérateurs attendent d'en savoir plus sur l'impact des droits de douane et de la politique de l'administration Trump. "Avec notre politique désormais nettement moins restrictive qu'elle ne l'était et l'économie restant forte, nous n'avons pas besoin d'être pressés d'ajuster notre politique", a déclaré Powell. La Fed avait rappelons-le maintenu ses taux inchangés le 29 janvier, à l'issue de sa dernière réunion monétaire, entre 4,25 et 4,50%. Trump avait approuvé cette décision, décrite comme "la bonne chose à faire". J. Powell affiche néanmoins un ton relativement optimiste, constatant la solidité globale de l'économie américaine et indiquant que l'inflation serait "plus proche" de l'objectif des 2%, mais "toujours encore quelque peu élevée". La posture de la Fed pourrait être donc maintenue plus longtemps si l'économie reste robuste et si l'inflation ne se dirige pas vers les 2%... Dans un autre registre, le timonier de la Fed a aussi précisé qu'il s'engagera à aider à mettre un terme à la débancarisation.
L'autre grand rendez-vous économique de la semaine concerne l'inflation, avec l'indice des prix américains à la consommation de janvier, attendu demain mercredi à 14h30 (consensus FactSet +0,3% d'un mois sur l'autre et +2,9% sur un an, +0,3% et +3,2% hors alimentation et énergie).
Sur le Nymex, le baril de brut WTI reprend 1% à 73$. L'once d'or fin régresse de 0,1% à 2.905$. L'indice dollar rend 0,2% face à un panier de devises. Le bitcoin reste calme autour des 97.500$.
VALEURS EN HAUSSE
#Beneteau| signe la hausse du jour avec une action qui bondit de 17,7% à 10,24 euros. Le plaisancier a dévoilé un chiffre d'affaires annuel de 1,034 milliard d'euros, en repli de -29,4% par rapport à un exercice 2023 record qui avait bénéficié d'une augmentation des stocks dans les réseaux de distribution pour près de 240 ME. Le consensus était positionné à 991,5 ME. Comme anticipé, la hausse des taux d'intérêts, combiné à l'inflation, a conduit les concessionnaires à réduire leurs inventaires de près de 110 ME sur 2024, en ligne avec la fourchette de 100 à 150 ME estimée en début d'année. Hors effets de déstockage, les ventes aux clients finaux ont ralenti de -7% sur l'année (-14% en volumes). Sur les trois derniers mois de l'exercice, la firme enregistre des revenus de 298,3 millions d'euros, en baisse de 17,1% en données publiées, le groupe citant malgré tout un résultat "meilleur que prévu". Grâce à une bonne gestion des coûts, la marge opérationnelle courante 2024 est désormais attendue sensiblement supérieure aux dernières prévisions (comprises entre 4% et 6%).
Atos : +9% suivi de Valneva, Ose (+8%), S30 (+7%)
SoiTec : +5% en compagnie de Nano, Memscap
Alstom : +3,6% avec SES, Euroapi, Clariane, Forvia
Société Générale qui a grimpé de 20% depuis l'annonce de ses comptes 2024, reprend encore 3,6% ce mardi. Parmi les derniers avis de brokers, BNP Paribas Exane reste à 'surperformance' avec un cours cible qui passe de 35 à 44 euros.
Bastide : +2,5% avec Vivendi, Catana, Viridien
Coty : +2% après ses comptes, suivi de Casino, Imerys, STM, Bureau Veritas, LDC, Bonduelle
Worldline : +1,7% avec Teleperformance, M6, Essilor, Eutelsat, Capgemini, Chargeurs, Saint-Gobain, Nexity, Thermador, OpMobility, Thales, Legrand, Nexans, Bic, Wendel
Kering gagne 1,2% à 247 euros malgré des résultats très dégradés l'an passé. Les mesures de contrôle des coûts ont néanmoins permis au géant du luxe de générer un bénéfice annuel légèrement supérieur aux estimations des analystes, tant pour Gucci que dans son ensemble. Le groupe a également connu une légère amélioration de ses ventes entre le troisième et le quatrième trimestre en Chine et aux États-Unis. Au cours de la conférence de présentation, Armelle Poulou a déclaré à la presse : "pour ce qui est de la Chine, nous avons vu une amélioration séquentielle de nos ventes de six points entre le T3 et le T4 (...) Et cette accélération a été notamment portée par une légère amélioration, puisque nous restons toujours sur une performance négative, notamment en Chine continentale". La directrice financière a également indiqué que Kering cherchait à maîtriser les dépenses en mettant en oeuvre un gel des effectifs ainsi que des réductions des coûts de la chaîne d'approvisionnement. Elle a ajouté que Kering prévoyait de conclure davantage d'accords avec des fonds pour réduire son exposition aux actifs immobiliers et réduire sa dette, rapporte 'Bloomberg'.
VALEURS EN BAISSE
Lacroix (-12,2%) a enregistré en 2024 un chiffre d'affaires de 635,6 ME, légèrement inférieur à la cible visée autour de 640 ME et en retrait de 13,4% par rapport à son niveau de 2023 (733,9 ME). À périmètre comparable, l'activité du Groupe est en repli 8,6% sur la période. Le 4ème trimestre est resté difficile (-15,4% à périmètre comparable), impacté par la conjoncture automobile et les difficultés persistantes chez Electronics North America. Lacroix table désormais sur une marge d'EBITDA courant 2024 autour du point bas de la précédente fourchette attendue (comprise entre 4% et 4,5%). Pour 2025, Lacroix s'attend à la poursuite d'une dynamique positive sur son activité " Environment ", qui devrait continuer de profiter de tendances structurellement porteuses sur l'ensemble des quatre segments (Eau, Réseaux de chaleur, Smart Grids, Éclairage Public) adressés. En revanche, le groupe prévient que de fortes incertitudes continuent à peser sur l'activité " Electronics " et notamment en Amérique du Nord, qu'elles soient exogènes (croissance du marché automobile, règlementation concernant les véhicules électriques, droits de Douanes avec le Mexique et la Chine) ou endogènes (vitesse et impact du déploiement des mesures de retournement, volumes et rentabilités des programmes en ramp up...). Dans ce contexte, et dans l'attente d'une meilleure visibilité sur les conditions d'activité, Lacroix a décidé de reporter à la publication des résultats semestriels la présentation de sa feuille de route 2027, qui devait initialement être dévoilée le 31 mars prochain à l'occasion des résultats annuels.
Eramet perd 3,5% avec GTT, Ramsay et Lisi (-3%)
VusionGroup : -2% suivi de Inventiva, MdM
Eurofins : -1,5% avec Nacon, JC Decaux, Pernod Ricard
Groupe ADP : -1,5% suivi de Accor, Derichebourg, Vinci, FNAC Darty
Carrefour recule de 1,5%, alors que le broker JP Morgan est à 'souspondérer' sur le dossier, avec un objectif ajusté de 14 à 12 euros. Le distributeur dévoilera ses résultats 2024 le 19 février prochain dans un contexte de consommation toujours contraint en France.
L'Oréal cède 0,3%, alors que les avis sont encore nombreux sur le dossier après les comptes publiés par le groupe la semaine passée. DZ Bank conserve le titre avec un objectif ramené de 380 à 360 euros, tandis que la Deutsche Bank reste à la vente avec un