(AOF) - Le producteur d'acier américain US Steel (-7,30% à 30,22 dollars) décroche à Wall Street après le blocage de son rachat par son concurrent japonais Nippon Steel. Le futur ex-président des Etats-Unis Joe Biden a mis son veto sur cette transaction d'un montant proche des 15 milliards de dollars. Cette opération "placerait l'un des plus grands producteurs américains d'acier sous contrôle étranger et poserait des risques pour notre sécurité nationale et nos chaînes d'approvisionnement essentielles", a expliqué Joe Biden dans un communiqué.
"US Steel restera une fière entreprise américaine, une entreprise détenue et exploitée par des Américains, par des ouvriers sidérurgistes syndiqués américains, la meilleure au monde", a t-il précisé.
Cette décision prise par le chef d'état américain confirme ainsi une information initialement dévoilée par le Washington Post.
Joe Biden estime que "l'industrie sidérurgique revêt un caractère stratégique pour les États-Unis, qui sont le premier importateur mondial d'acier".
Son successeur, Donald Trump, est aussi opposé à ce rachat.
Nippon Steel et US Steel ont signalé à plusieurs reprises qu'ils engageraient une procédure judiciaire si l'administration Biden venait à bloquer l'opération.
En décembre, le CFIUS (Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis) avait 15 jours de délai pour décider d'approuver, de bloquer ou de prolonger le délai d'examen de cette opération.
Le 23 décembre dernier, US Steel avait déclaré que le CFIUS "n'était pas en mesure de parvenir à un consensus sur cette transaction".
Il y a deux semaines, la Maison Blanche avait alors déclaré vouloir attendre les résultats de cet examen pour se prononcer sur le blocage ou non cette opération du sidérurgiste japonais.
En décembre 2023, Nippon Steel Corporation avait confirmé son projet de rachat de son concurrent américain United States Steel pour 55 dollars par action en numéraire, ce qui représente un montant total d'environ 14,1 milliards de dollars.
En avril dernier, le producteur américain d'acier annonçait que ses actionnaires avaient voté massivement en faveur de la fusion proposée avec Nippon Steel Corporation (NSC). Des actionnaires représentant 71% du capital de United States Steel étaient favorable à la transaction.
À la suite de l'acquisition de US Steel, la capacité annuelle totale de production d'acier brut de Nippon Steel devait atteindre 86 millions de tonnes, ce qui devait accélérer ses progrès vers l'objectif stratégique de 100 millions de tonnes par an.
La firme japonaise avait indiqué qu'elle financerait l'opération en recourant principalement à des emprunts réalisés auprès de banques japonaises.
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