(AOF) - Le constructeur aéronautique Boeing (-0,01% à 152,01 dollars) prévoit de lever au moins 10 milliards de dollars en vendant des actions dans le but de reconstituer ses réserves de liquidités affectées par la grève en cours, rapporte Bloomberg News. Cette levée de fonds ne devrait pas avoir se produire avant au moins un mois et sous condition aussi que la grève des salariés s'achève. La semaine dernière, Boeing a présenté une proposition d'augmentation de salaire de 30% sur 4 ans directement aux travailleurs en grève, selon la presse américaine.
Cette proposition constitue une amélioration par rapport à l'augmentation initiale de 25% refusée au début du mois de septembre par les membres de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale.
Des salariés de Boeing de la région de Seattle, aux Etats-Unis, avaient voté à une très écrasante majorité en faveur d'une grève à partir du 13 septembre.
Cette décision faisait suite au rejet de la nouvelle convention proposée par le constructeur aéronautique américain en difficulté. La grève entraînait alors la fermeture de deux grandes usines d'assemblage d'avions dans la région de Puget Sound (nord-ouest de l'État de Washington). Elle paralysait la production du 737, du 777 et du 767 cargo, dont les livraisons cumulaient déjà les retards.
Le 9 septembre dernier, pourtant, pour éviter un mouvement de grève, Boeing avait annoncé la conclusion d'un accord provisoire de principe avec les représentants syndicaux de l'entreprise.
Cet accord comprenait donc "cette importante augmentation générale des salaires et une réduction des frais médicaux pour rendre les soins de santé plus abordables ainsi que des cotisations plus importantes de l'entreprise à leurs retraites et une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée".
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Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes
Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.
Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost
Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.
La fin d'un duopole ?
Depuis plusieurs décennies l'américain Boeing et l'européen Airbus se partagent 99% du marché mondial des avions de ligne de plus de 110 sièges. Ce marché pèse plus de 100 milliards de dollars par an. Néanmoins ce duopole paraît fragilisé en 2022 pour plusieurs raisons. D'abord, pour la première fois, deux avions monocouloirs moyen-courriers, le C919 du chinois Comac et le MC-21 du russe Irkut, s'apprêtent à entrer en service. A cela s'ajoute la crise du Boeing 737 MAX. Avec l'arrêt des livraisons de cet avion entre 2019 et 2021, l'équilibre de production a été rompu. En 2021 Boeing a affiché 340 livraisons, Airbus restant largement en tête, avec 611.
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