La valeur du jour à Paris TF1 a du plomb dans l'aile après une dégradation de Barclays

(AOF) - L'action TF1 perd 3,17 % à 6,88 euros. Le groupe de médias est pénalisé par Barclays, qui a dégradé sa recommandation de Sur-pondérer à Sous-pondérer en raison de la récession qui se profile e...


(AOF) - L'action TF1 perd 3,17 % à 6,88 euros. Le groupe de médias est pénalisé par Barclays, qui a dégradé sa recommandation de Sur-pondérer à Sous-pondérer en raison de la récession qui se profile en Europe. L'analyste juge par ailleurs qu'une fusion avec M6 apparaît improbable au vu de l'avis défavorable rendu par l'Autorité de la concurrence sur l'opération. Dans ces conditions, Barclays estime que le diffuseur va se trouver quelque peu démuni face à l'arrivée d'une possible récession, un scénario qu'il estime aujourd'hui mal pris en compte.

"'Lors des deux dernières récessions, TF1 avait sous-performé sur fond de révision à la baisse des prévisions de bénéfices et n'avait atteint un point bas que lorsque les recettes publicitaires avaient elles mêmes atteint un point bas (tout comme le reste des autres diffuseurs européens)", rappelle l'analyste.

Fin juillet, le groupe télévisuel avait publié des résultats en hausse au titre du premier semestre, dégageant un résultat net part du groupe 126,5 millions d'euros, en hausse de 18,1 millions d'euros sur un an. Le résultat opérationnel courant s'était établi à 188,7 millions d'euros, faisant ressortir une marge opérationnelle de 15,9%, contre 15% un an plus tôt. Le chiffre d'affaires atteignait 1,19 milliard d'euros, en hausse de 5,2% sur un an.






AOF - EN SAVOIR PLUS



Points-clés

- Premier groupe télévisuel français avec 29,9 % de part d’audience chez les 25-49 ans ;
- Cinq chaînes en clair -TF1, TMC,  LCI, TFX, TF SERIES FILMS- 4 chaînes thématiques payantes -TV Breizh, Histoire, Ushuaïa et SérieClub- et une plateforme digitale de replay, MYTF1 ; 
- Chiffre d’affaires de 2,4 Mds€, réalisé à 89 % en France et réparti en trois secteurs : la publicité sur les chaînes (76 % des revenus), les activités studios et divertissements (17 %) avec Newen et la division « Digital Unify », regroupant les activités menées sous les marques Aufeminin, Doctissimo, Gamned! Marmiton, MylittleParis, Studio71 et Digital Factory ;
- Modèle d’affaires fondé sur 4 forces : capital humain, intellectuel (savoir faire éditorial, commercial et producteur de contenus), financier (fonds propres et trésorerie solides) et physique ;
- Capital verrouillé par Bouygues (43,7 %) et par les salariés (9,1 %) et par l’impossibilité législative d’une OPA, Gilles Pélisson étant président du conseil d’administration de 11 membres ;
- Bilan sain avec des capitaux propres de 1,6 Md€ et un excédent net de 379 M€ et un autofinancement libre de 197 M€.


Enjeux

- Stratégie en 3 points :  renforcement du cœur de métier, croissance dans le streaming, la production via les synergies internes, développement de la Tech Media ;
- Stratégie d’innovation déclinée en amont avec la production de contenus, en aval avec le digital en s’appuyant sur le FabLab TF1 : expansion de la Tech Media dans l’OTT, l’AdTech, l’open innovation et le cloud / soutien aux start-ups (+ de 30), avec programme d’accélération (de la création à la distribution) via le fonds One Inno, le Media Lab et 3 hubs d’innovation / focus sur l’authentification de la base de données (23 millions d’utilisateurs) pour une offre ciblée, y compris sur certains foyers, via la précision et la granularité ;
- Stratégie environnementale : pour 2030 : recul de 30 %, vs 2019, des émissions de CO2 via l’coproduction, la sobriété numérique, la mobilité douce et la décarbonation des achats, pour 2025 : recul de 35 % de la consommation électrique de la tour TF1 ;
- Première régie publicitaire en France, avec une expertise pluri-média remarquable et capacité à maintenir sa part de marché ;
- Préparation du Rapprochement des activités audiovisuelles avec celles de M6, attendu pour 2022.


Défis

- Secteur très réglementé avec limites aux redéploiements et à la croissance externe, incertitudes liées à la montée en puissance de la vidéo à la demande, de la TV connectée et de l'entrée de nouveaux acteurs –Apple TV, Netflix, Amazon Prime, Google TV et, en 2023, HBO Max ;
- Rapprochement des activités télévisuelles, attendu pour 2023 : attente pour octobre de l’avis de l’Autorité de la concurrence ; après le rachat de la participation de France Télévisions dans la plateforme audiovisuelle d’abonnements Salto, détenue avec TF1, réussite du projet de streaming ;
- Vigilance sur les coûts dans un contexte de ralentissement de l’économie européenne ;  
- Perspectives 2022 : renforcement du secteur Services, porté par les nouveaux services et contribution relutive de Newen Studios ;
- Dividende 2021 de 0,45 €.



Les acteurs français bien positionnés dans la production audiovisuelle

Parmi les acteurs indépendants, le Français Banijay est le leader mondial avec un chiffre d'affaires attendu de 3 milliards d'euros en 2022 sur un marché qui représente 100 milliards de revenus. Mediawan (soutenu par le fonds KKR), dont le chiffre d'affaires s'élève à 1 milliard d'euros, est l'autre principal intervenant français du secteur. Le marché est encore très fragmenté car selon l'Observatoire européen de l'audiovisuel, les vingt premiers groupes de production étaient à l'origine de seulement 38% des titres créés en 2020. Toutefois les experts estiment que le secteur est entré dans une phase de consolidation. Ainsi la cotation en bourse de Banijay vise à lui permettre de mieux participer à ce mouvement.

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