La valeur du jour à Paris - Interparfums : prévisions 2024 confirmées, mais résultats mitigés

(AOF) - Interparfums (-5,62% à 41,15 euros) enregistre la plus forte baisse du SBF 120 après avoir présenté ce matin des résultats mitigés au premier semestre 2024. Sur cette période, son résultat net...


(AOF) - Interparfums (-5,62% à 41,15 euros) enregistre la plus forte baisse du SBF 120 après avoir présenté ce matin des résultats mitigés au premier semestre 2024. Sur cette période, son résultat net part du groupe ressort à 69,6 millions d'euros, en recul de 10%. Son résultat opérationnel s'est replié de 9% à 92,7 millions d'euros, contre un consensus de 97,2 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du fabricant de parfums a, lui, progressé de 7% à 422,6 millions d'euros. En outre, l'entreprise est confiante au sujet de ses perspectives pour l'année 2024.

La marge brute en hausse de 8% s'élève à 274,4 millions d'euros.

"Les hausses contenues des prix de facturation pratiquées début 2022 et 2023 ont permis de limiter l'impact de la hausse des prix des matières premières et des coûts de conditionnement sur la marge brute du groupe au premier semestre 2024, et ce, sans perturber les volumes de vente. La marge brute se maintient donc à un niveau élevé, supérieur aux anticipations du début d'année", souligne Interparfums.

La société présente un niveau élevé de stocks à la fin du premier semestre 2024 (à près de 245 millions d'euros en hausse de 21%) ce qui pèse sur la trésorerie de ce semestre (baisse de 64% à 64 millions d'euros.

"Alors que l'allongement des délais d'approvisionnement et de conditionnement observé au cours de ces dernières années a pesé sur le niveau des composants et produits finis, la baisse progressive de ces délais constatée depuis la fin de l'année 2023 va permettre de réduire les stocks et d'améliorer la trésorerie sur la seconde partie de l'année 2024", affirme Interparfums.

Selon Invest Securities, "les résultats du premier semestre 2024 sont impactés par une hausse de 32% des dépenses marketing & publicité qui reviennent à un niveau normatif après un niveau modéré au premier semestre 2023".

En parallèle de la présentation de ses résultats semestriels, le distributeur de parfums confirme ses objectifs de ventes pour l'ensemble de l'exercice 2024 avec un chiffre d'affaires compris entre 880 et 900 millions d'euros.

Ce chiffre d'affaires suggère " une croissance de l'ordre de 10-12,5% intégrant une prévision de chiffre d'affaires de Lacoste de 60 millions d'euros et donc, par déduction, une croissance hors périmètre Lacoste de 3,5 à 4% sur des effets de base élevés à 2 ans et dans une année sans lancement majeur", explique TP Icap Midcap.

L'analyste est confiant sur les finances du groupe d'ici un an : il anticipe en 2025 une croissance du chiffre d'affaires de 10% " alors que l'exercice comportera des lancements majeurs notamment chez Lanvin, Rochas, Van Cleef (lancement d'une collection historique), Moncler (masculin en collaboration avec Fabien Baron), Lacoste (féminin) et, potentiellement Montblanc (nouvelle franchise en 2025 ou 2026)" . Le broker a parallèlement pris pour hypothèse une marge opérationnelle courante contenue à 18,5% dans une année faste en lancements.

Interparfums publiera le 22 octobre prochain après bourse son chiffre d'affaires du troisième trimestre 2024.




AOF - EN SAVOIR PLUS



Points-clés



- Distributeur de parfums de prestige créé en 1982 ;
- Chiffre d’affaires de 800 M€ réalisé à 94 % à l’international dont 40 % en Amérique du nord, 16 % en Europe de l’ouest dont 6 en France,, 15 % en Asie, 8 % au Moyen-Orient, 8 % en Amérique latine, 6 % en Europe de l’est ;
- Ambition : élargissement du portefeuille de parfums via des partenariats de long terme avec les marques mondiales de parfum, maroquinerie, mode, haute couture et haute joaillerie –Boucheron, Coach, Jimmy Choo, Lagerfeld, Lanvin, Montblanc, Rochas, Van cleef & Arpels…;
- Capital contrôlé indirectement à 31,7 % par la holding de Philippe Benacin et Jean Madar, Philippe Benacin étant président-directeur général du conseil d’administration de 10 membres.




Enjeux


- Agilité du modèle
        - trois piliers : l’expertise marketing -« raconter une histoire » adoptée au positionnement de chaque Maison, la maîtrise du processus industriel de la conception à la fabrication des parfums et l’externalisation du conditionnement et de la logistique,
- Stratégie d’innovation limitée, la société étant à la fois donneur d’ordres aux créateurs et distributeur ;
- Stratégie environnementale :
         - charte éco conception pour les fournisseurs, l’entreprise n’ayant pas de sites industriels,
         - lancements 2024-2025 de flacons avec verre recyclé à 74 % et emballage carton à 89 % ;
- Pénétration encourageante du marché chinois ;
- Visibilité de la croissance de l’activité par la durée –de 10 à 30 ans- des contrats avec les marques, assortis de droits d’entrée souvent inférieur à un an de revenus ;
- Bilan non endetté avec 644 M€ de capitaux propres et 55 M€ de trésorerie nette d’emprunts.




Défis



- Sensibilité de la croissance des revenus aux lancements de nouveaux parfums -13 en 2024 ;
- Inflation des matières 1ères et du conditionnement compensée par les relèvements des prix de vente ;
- Dépendance à 75 % du chiffre d’affaires aux 3 marques phares Jimmy Choo, Montblanc et Coach, devant Lanvin et Rochas ;
- Réflexion en cours sur le lancement d’une marque propre ;
- Objectif 2024 d’un chiffre d’affaires entre 880 et 900 M€ ;
- Dividende 2023 de 1,15 € (taux de distribution de 67 %) et attribution annuelle récurrente depuis 24 ans, de 1 action pour 10 détenues en juin.

 

 

 

 





En savoir plus sur le secteur luxe et cosmétiques

Des performances contrastées dans la beauté

Pénalisé par le marché chinois, Estée Lauder a subi une chute de ses ventes de 10% à 15,9 milliards de dollars sur son exercice annuel 2022-2023, clos fin juin. Le bénéfice net du groupe américain a même baissé de 58% sur un an à 1,01 milliard de dollars. Sur un marché mondial de la beauté dynamique, le groupe affiche donc une contre-performance, alors que son rival, Coty, a publié de très bons résultats. Pour l'année 2022-2023, clôturée fin juin, ses ventes ont bondi de 12%, à 5,55 milliards d'euros, dépassant les prévisions des analystes. Son bénéfice d'exploitation a plus que doublé et son bénéfice ajusté a augmenté de 20%. Le groupe entend poursuivre sa montée en gamme pour dépasser les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026. Quant à L'Oréal, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 12% sur un an. Son bénéfice net a progressé de 4% à 3,35 milliards d'euros. Toutefois au troisième trimestre la croissance d'activité du géant mondial des cosmétiques a ralenti (+4,5% sur un an), pénalisée par ses ventes en Chine. Ces acteurs bénéficient d'un marché de la beauté qui devrait croître annuellement de 6% en moyenne d'ici 2028 selon McKinsey,

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