(AOF) - Après une ouverture en hausse, Emeis recule désormais de 3,54% à 5,50 euros au lendemain de la présentation de comptes semestriels en amélioration et de l’annonce de l’accélération des cessions. Invest Securities juge qu’il s’agit d’une publication sans surprise et souligne que la guidance 2024 a été réitérée. Le titre du spécialiste de la dépendance avait chuté fin juillet après la réduction de sa prévision d'Ebitdar pour 2024, le redressement des activités françaises prenant plus de temps que prévu.
Emeis a essuyé au premier semestre avec une perte nette de 257 millions d'euros en part du groupe contre une perte 371 millions d'euros il y a un an. L'Ebitdar (Ebitda avant loyers) a progressé de 0,8% à 339 millions d'euros, dans le haut de la fourchette fixée juillet, de 330 à 340 millions d'euros.
L'Ebitdar " est impacté en France par une augmentation des ressources mobilisées dans les établissements qui n'a pas été compensée par la progression du taux d'occupation ", explique Invest Securities. Le groupe a notamment revalorisé les salaires et augmenté ses effectifs. En amélioration de 0,4 point à 85,8%, ce taux d'occupation " reste en deçà de son niveau normatif ", a commenté le directeur général, Laurent Guillot. Il est hausse de 0,1 point à 83,1% dans les EPHAD.
" A court terme, l'effort consenti par emeis sur la France est cependant compensé par l'ensemble des autres géographies dont les marges d'Ebitdar sont en hausse ", a ajouté Laurent Guillot.
Déjà connu, le chiffre d'affaires du spécialiste de la dépendance s'est élevé à 2,77 milliards d'euros, en croissance organique de 8,9%.
Le groupe a par ailleurs enregistré une amélioration de 111 millions d'euros du cash-flow libre, mais celui-ci reste toutefois encore négatif à -178 millions d'euros.
Dans ce contexte, Emeis a annoncé son intention d'accélérer les cessions afin de poursuivre son désendettement. Ces cessions devraient atteindre 1,5 milliard d'euros entre mi-2022 et fin 2025 contre 1,25 milliard d'euros précédemment. 451 millions de cessions ont été réalisées à ce stade, pointe Invest Securities.
Emeis affiche actuellement un endettement net de 4,425 milliards d'euros à fin juin 2024, en baisse de 217 millions d'euros sur 6 mois, et près de 4,8 milliards d'euros sur 12 mois.
Enfin, le spécialiste de la dépendance a confirmé ses objectifs financiers abaissés fin juillet. L'Ebitdar (Ebitda avant loyers) progresserait dans une fourchette de 0 à 5% comparé à 2023 soit un niveau compris entre 700 et 730 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
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Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec plus de 93 000 lits et 1031 établissements, créé en 1989 ;
- Chiffre d’affaires de 5,2 Mds€, réparti entre la France-Bénélux pour 58 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 10 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5,5 % puis la Chine et les Emirats-Arabes-Unis ;
- Cinq activités : maisons de retraites (résidents de + 80 ans), résidences services (résidents de + 70 ans), cliniques médicales et psychiatriques, services et soins à domicile ;
- Modèle de création de valeur fondé sur la sélectivité à l’international, la diminution de la détention des actifs immobiliers, le redressement de la situation financière et l’amélioration des conditions de travail débouchant sur une meilleure prise en compte des besoins des résidents ou malades ;
- Capital contrôlé à 50,2 % par 4 actionnaires agissant de concert : la Caisse des dépôts pour 22,4 %, la Mutuelle des instituteurs de France pour 14,8 %, la MACSF pour 7,4 % et CNP Assurances pour 5,6 % ;
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Renouvellement de la gouvernance, Guillaume Pepy présidant le conseil de 15 administrateurs, Laurent Guillot étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires menée par un comité exécutif reconstruit :
- recentrage sur les marchés cœur : France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Irlande, Espagne et Autriche,
- mise en place des synergies entre métiers, simplification et unification de l’infrastructure d’information (budget 2024 de 3 % du chiffre d’affaires),
- optimisation du portefeuille immobilier par cessions et prises à bail,
- innovation axée sur la digitalisation et l’optimisation des soins ;
- Feuille de route environnementale « Green building » 2030 :
- recul de 16 %, vs 2019, d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030 de la consommation énergétique et, pour les émissions de carbone, de 17 % puis de 32 %,
- Malgré les restructurations financières de décembre à mars (augmentation de capital et apport en fonds propres), bilan encore tendu avec un ratio LTV de 55 % à fin décembre 2023, des capitaux propres de 1,9 Md€ et des disponibilités de 856 M€ face à 4,6 Mds€ de dettes.
Défis
- Rythme du redressement en France qui devra contribuer à 75 % au redressement de la marge ;
- Dans un marché immobilier difficile, exécution de la stratégie immobilière en 2 points :
- une détention de 20 et 25 % du portefeuille, d’une valeur de 4,8 Mds€, ramenée à 20- 25 % vs 46 % en 2022),
- création à moyen terme d’une foncière dédiée devant dégager une marge de promotion de l’ordre de 10 % ;
- Conformité aux engagements pris dans le cadre de la restructuration -cessions de 1,25 Mds€ d’ici fin 2025, ratio LTV inférieur à 50…;
- anticipations 2024 révisées à la baisse : un excédent brut d’exploitation entre 700 à 730 M€ ;
- Ambition 2025 : 6,1 Mds€ de revenus, en hausse de 9 % par an, et 20,4% de marge d'Ebitar ;
- Absence de dividende.
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