La Bourse de Paris a reculé mardi en raison des tensions croissantes au Moyen-Orient, après la mise en garde des États-Unis contre une attaque "imminente" de l'Iran contre Israël, qui a aussi provoqué une baisse des taux obligataires.
L'indice vedette CAC 40 a perdu en clôture 0,81% à 7.574,07 points, en recul de 61,68 points.
Lundi, l'indice avait fortement reculé de 2% à l'issue de sa dernière séance du troisième trimestre, au cours duquel il a progressé de 4,18%.
Comme les autres marchés mondiaux, la Bourse de Paris a souffert de l'accroissement des tensions au Moyen-Orient.
Après une première partie globalement en hausse, "le marché a immédiatement pris en compte la déclaration de Washington en fin d'après-midi sur le risque d'affrontement direct entre Israël et l'Iran", explique à l'AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.
Les États-Unis, impuissants jusqu'ici à empêcher une escalade militaire au Moyen-Orient, ont mis en garde mardi contre une attaque "imminente" de l'Iran contre Israël, avertissant qu'elle entraînerait de graves "conséquences" pour Téhéran.
Washington a "des indications selon lesquelles l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël, a déclaré un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.
L'avertissement a été lancé peu après qu'Israël a annoncé avoir lancé une offensive au sol dans le sud du Liban dans la foulée d'une semaine d'intenses bombardements qui ont fait des centaines de morts à travers le pays.
Conséquence de ces inquiétudes: les investisseurs achètent davantage d'obligations d'État, jugées moins risquées que les actions. La ruée vers ces actifs provoque une baisse des taux d'intérêt pour les emprunteurs.
Dans ce contexte, vers 16H20 GMT, le taux de rendement français à dix ans atteignait 2,81%, contre 2,91% en clôture lundi. Le taux d'emprunt allemand, qui fait référence en Europe, évoluait quant à lui à 2,03%, contre 2,12% la veille.
Il bénéficiait également des espoirs de baisse de taux de la BCE en octobre après une inflation ressortie en septembre à 1,8%, pour la première fois sous les 2% depuis 2021, selon des données publiées mardi.
Les investisseurs ont également scruté le discours de politique générale de Michel Barnier, qui s'est engagé mardi à réduire le déficit public de la France à 5% du PIB en 2025 en mettant à contribution des "grandes entreprises" et les "Français les plus fortunés".
Côté valeurs, le secteur du luxe a souffert des tensions géopolitiques, qui inquiètent les investisseurs quant à la consommation mondiale, en raison de risques inflationnistes. Kering a perdu 2,86% à 249,50 euros et Hermès 2,67% à 2.147,00 euros. LVMH a perdu 3,56% à 664,00 euros.
La tech est elle aussi victime de la pression à la vente des investisseurs, à l'image de STMicroelectronics (-2,40% à 26,01 euros) et Soitech (-1,79% à 88,00 euros). Capgemini a lâché 0,93% à 192,15 euros.
Le titre Airfrance KLM a reculé de 6,74% à 8,41 euros, après que le président de la fédération nationale de l?aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre, a indiqué mardi "redouter une taxation du secteur aérien portant sur un milliard d?euros" dans le cadre du budget 2025 actuellement préparé par le gouvernement.
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