L'objectif de zéro émission nette pour l'industrie aéronautique d'ici 2050 en danger, avertit le patron d'Airbus

L'industrie aéronautique risque de ne pas atteindre son objectif de 'zéro émission' d'ici 2050, craint le patron d'Airbus. "Je ne pense pas que nous ayons tort de viser la neutralité carbone d'ici 205...

L'industrie aéronautique risque de ne pas atteindre son objectif de 'zéro émission' d'ici 2050, craint le patron d'Airbus. "Je ne pense pas que nous ayons tort de viser la neutralité carbone d'ici 2050", a déclaré Guillaume Faury, DG d'Airbus, lors d'un événement sur le développement durable au siège de l'avionneur à Toulouse. "Cela prendra peut-être un peu plus de temps, mais ne soyons pas timides dans notre ambition", a souligné le dirigeant, cité par 'Bloomberg'.

L'aviation, qui représente 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est l'un des secteurs les plus difficiles à décarboner, compte tenu des défis techniques et infrastructurels, des exigences de sécurité qui ralentissent les changements de conception importants et de la durée de vie de plusieurs décennies des avions déjà présents dans les flottes des compagnies aériennes. 'Bloomberg' rappelle que les efforts pour atteindre l'objectif de neutralité carbone reposent sur deux changements majeurs : l'utilisation de carburants durables dans les avions actuels et le développement de nouveaux appareils, comme les avions à hydrogène. Airbus s'était fixé comme objectif de produire un modèle à hydrogène d'ici 2035, mais a déclaré en février que cela prendrait plus de temps.

Lundi, Guillaume Faury a expliqué plus en détail les raisons de ce retard. Bien qu'Airbus puisse construire l'avion sur lequel il travaille, un tel projet ne serait pas commercialement viable à grande échelle. Le cadre réglementaire n'a pas été élaboré, pas plus que les progrès vers la production d'hydrogène propre en quantité suffisante. "Nous aurions tort d'avoir raison trop tôt... Le moment n'est pas propice". L'entreprise reste néanmoins déterminée à produire un avion à hydrogène compétitif sur le plan commercial, a précisé G.Faury. "Nous sommes absolument convaincus qu'il s'agit d'une énergie d'avenir pour l'aviation", a-t-il ajouté. "Mais il reste encore du travail à faire".

"Ce n'est pas seulement une question de technologie. C'est une question de volonté", a également indiqué Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse. La Fondation Airbus et la Fondation Solar Impulse ont d'ailleurs dévoilé un partenariat de trois ans visant à faire progresser le développement durable à l'échelle mondiale en favorisant l'innovation et la collaboration.

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