L'Argentine reçoit une première tranche du prêt FMI, le peso reste stable

L'Argentine a reçu mardi 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), première tranche d'un prêt de 20 milliards pour appuyer son plan de stabilisation de l'économie, tandis que le ...

L'Argentine a reçu mardi 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), première tranche d'un prêt de 20 milliards pour appuyer son plan de stabilisation de l'économie, tandis que le peso argentin restait stable au deuxième jour de l'abolition du contrôle des changes.

Le décaissement du FMI, qui était prévu, a porté les réserves brutes de la Banque centrale à 36,7 milliards de dollars soit environ 12 milliards de plus que lundi, a indiqué la Banque dans son bulletin quotidien.

Ce versement s'incrit dans un massif paquet d'aides annoncé vendredi par le FMI, la Banque mondiale, et la Banque interaméricaine de développement --pas moins de 42 milliards de dollars au total-- en soutien de l'austérité budgétaire du président ultralibéral Javier Milei, dans une économie chroniquement endettée.

Sur le marché des changes, le peso, qui avait perdu 12% de sa valeur contre le dollar lundi, premier jour de flottement, a clôturé mardi les transactions au même taux officiel, à 1.230 pesos pour un dollar, selon la banque publique Banco Nacion.

Soit largement dans la bande -1.000 à 1.400 pour un dollar- fixée par les autorités, sans que la Banque centrale n'ait à intervenir, pour le deuxième jour consécutif.

Et sur le marché parallèle, informel, le dollar, habituel baromètre de l'inquiétude des Argentins, est lui aussi resté stable à 1.285 pesos, signe encore une fois d'une absence de ruée fébrile vers le billet vert.

"Les gens attendent de voir ce qui va se passer", a analysé pour l'AFP Sebastián Menescaldi, ancien chef d'analyse de la Banque centrale et directeur du cabinet ECO GO. "La journée de lundi a été plutôt positive, le marché commence à comprendre comment fonctionne ce flottement".

L'injection d'argent frais des institutions financières inernationales était considérée comme cruciale par le gouvernement pour stabiliser un peso désormais adossé à des réserves de change dopées de la Banque centrale, poursuivre le cap de désinflation --passée de 211% en interannuel fin 2023 à 59% actuellement. Et in fine relancer la croissance, à ce jour élément manquant dans le plan Milei, après une année 2024 en récession (-1,8%).

En contrepartie, le gouvernement a levé une grande partie du contrôle des changes qui sévissait depuis 2019 -dont une limite d'accès à 200 dollars par mois pour les Argentins dans les transactions bancaires. Et instauré un flottement du peso, que les marchés considéraient comme surévalué. "Jour de la libération", "jour historique", a clamé M. Milei.

La levée du contrôle des changes a été saluée y compris par des membres de l'opposition, mais les craintes portent sur la répercussion à terme d'un preso déprécié -une "dévaluation implicite" selon ses critiques- sur les prix. Comme cela fut le cas en décembre 2023, après la brutale dévaluation (52%) du début de la présidence Milei.

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