L'Allemagne prévoit de porter ses dépenses de défense à 3,5% du produit intérieur brut (PIB) au cours des cinq prochaines années, dans le cadre d'une augmentation massive des investissements publics dans le secteur militaire. Cette augmentation des dépenses de défense aidera l'Allemagne à atteindre le nouvel objectif de l'OTAN : consacrer au moins 3,5% de son PIB à la défense, contre 2% actuellement. Il faudra ajouter 1,5% supplémentaires aux dépenses militaires pour atteindre le seuil de 5% exigé par le président américain Donald Trump, et que les membres de l'OTAN devraient soutenir lors du sommet de La Haye cette semaine.
"Le gouvernement est confronté au défi de renforcer considérablement ses capacités nationales et celles de l'Alliance et d'assumer sa responsabilité en matière de sécurité européenne", selon un document distribué lundi par le gouvernement à Berlin. La coalition au pouvoir du chancelier Friedrich Merz, composée de conservateurs et de sociaux-démocrates, s'est engagée à inverser des décennies de sous-investissement dans les forces armées allemandes afin de faire face à la menace croissante de la Russie de Vladimir Poutine.
Conscription ?
L'Allemagne a également lancé un programme d'investissement dans les infrastructures, financé par emprunt, d'un montant de 500 milliards d'euros, afin de tenter de stimuler une économie en panne. Le budget du ministre des Finances, Lars Klingbeil, pour cette année - qui a été retardé en raison des élections de février - doit être approuvé en conseil des ministres mardi avant d'être soumis au Parlement pour approbation.
Friedrich Merz a souligné la détermination de son gouvernement à renforcer les forces armées lors d'un discours prononcé lundi à Berlin, tout en soulignant un problème qui pourrait freiner l'expansion prévue. "L'argent n'est pas le problème décisif auquel la Bundeswehr sera confrontée dans les années à venir", a-t-il déclaré lors d'un forum industriel. "Le problème décisif, c'est le personnel qualifié", a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement pourrait à terme être contraint de réintroduire une forme de conscription.