Kering : plus bas de 7 ans après le 'warning'

Outre l'automobile, le luxe est également chahuté en Bourse ce jeudi dans le sillage de Kering qui trébuche de près de 7,5% à 279 euros après une nouvelle performance décevante. Sur les six premiers m...

Outre l'automobile, le luxe est également chahuté en Bourse ce jeudi dans le sillage de Kering qui trébuche de près de 7,5% à 279 euros après une nouvelle performance décevante. Sur les six premiers mois de l'année, le propriétaire de Gucci a vu son résultat opérationnel courant atteindre 1,6 milliard d'euros, en baisse marquée de 42%, pour un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros (-11% tant en données publiées qu'en données comparables). Le résultat net part du Groupe a atteint 878 millions d'euros, divisé par deux sur un an. La marge opérationnelle courante s'établit à 17,5%.

Outre cette faiblesse des comptes, la pression sur le titre vient aussi du fait que le management a prévenu que le résultat opérationnel courant pourrait être plus faible qu'attendu au second semestre et marquer une baisse de 30% sur un an. Dans ce contexte, la société priorise les dépenses visant à nourrir la désirabilité de ses Maisons et opère un contrôle strict sur l'ensemble de ses autres dépenses opérationnelles.

"L'espoir que Kering ne déçoive plus a été trompé", résument les analystes de Jefferies dans une note, qui abaissent leur objectif de cours de 340 euros à 300 euros. "Si l'amélioration des perspectives de Gucci et de l'ensemble du groupe se poursuit, elle semble retardée par davantage de problèmes de fréquentation, en particulier dans les dépenses de voyage, un phénomène probablement partagé par un certain nombre d'acteurs du secteur". "Le titre a déjà été soumis à une pression significative et a anticipé une partie de ces mauvaises nouvelles, mais comme les investisseurs ne voient pas encore de lumière au bout du tunnel, nous pensons qu'il est encore trop tôt pour être constructif", ajoute JP Morgan. Morgan Stanley indique que les principales marques de Kering ont continué à sous-performer le marché du luxe au deuxième trimestre, soulignant que la direction a déclaré avoir constaté une détérioration des tendances en juin, qui persiste en juillet.

Oddo BHF explique que le groupe avait indiquer tabler sur une amélioration séquentielle des marges au S2 d'environ 100 à 150 pb mais les conditions d'activité (et notamment de trafic en boutique) à la fin du T2 et au début du T3 qui ne montrent pas d'amélioration (tourisme faible en Europe en particulier) conduisent à beaucoup plus de prudence sur l'activité à attendre au S2 d'où des marges qui ne devraient plus remonter par rapport au S1 et un recul attendu de l'EBIT sur le semestre à environ -30%. Le broker réduit ainsi logiquement ses prévisions de résultats et ramène sa cible de 336 à 309 euros. Le courtier reste prudent sur le titre au vu du contexte sectoriel difficile dans lequel le groupe va devoir évoluer sur les prochains trimestres et ce alors que la redynamisation recherchée de Gucci est encore loin de s'inscrire dans les faits. Sur la base de prévisions bénéficiaires il est vrai largement réévaluées à la baisse désormais, la décote en matière de multiples de Kering vis-à-vis de la référence secteur LVMH a fondu à environ 10% : cette décote paraît trop modérée pour conduire à elle seule à une vue positive du titre, selon l'analyste.

Enfin, Stifel affirme qu'il faudra faire preuve de plus de patience sur le dossier étant donné que les marques de luxe dans une période de transition comme Gucci continuent de souffrir plus que la moyenne dans un environnement externe difficile. La détérioration des tendances du secteur pourrait persister au second semestre et rendre plus difficile pour Gucci de se redresser et d'élever la marque en même temps à court terme.

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