Japon: Hino s'envole en Bourse, espoir d'une fusion avec une filiale de Daimler Truck

Le constructeur japonais de camions Hino Motors, filiale de Toyota, a bondi en Bourse mardi après des informations de presse - démenties par le groupe - évoquant sa fusion prochaine avec Mitsubishi Fu...

Le constructeur japonais de camions Hino Motors, filiale de Toyota, a bondi en Bourse mardi après des informations de presse - démenties par le groupe - évoquant sa fusion prochaine avec Mitsubishi Fuso, filiale de l'allemand Daimler Truck, pour créer un champion des poids lourds.

A la Bourse de Tokyo, Hino Motors a gagné jusqu'à 9,3% dans les premiers échanges. Il grimpait encore de 4% vers 00H30 GMT.

Le quotidien Nikkei a rapporté, sans citer de sources, que Toyota et Daimler Truck devaient finaliser le mois prochain un accord pour créer une holding commune regroupant leurs filiales respectives dédiées aux poids lourds, Hino et Mitsubishi Fuso, et l'introduire en Bourse à Tokyo en avril 2026.

Objectif recherché: unir leurs forces pour rester compétitifs sur le marché disputé des camions et bus aujourd'hui bouleversé par les virages de la décarbonation et de la conduite autonome.

Et ce face à la montée en puissance technologique des constructeurs chinois, et dans un environnement mondial redessiné par la guerre commerciale.

Cet article "ne correspond pas à ce que notre entreprise a annoncé (...) rien n'a été décidé à ce stade sur les points mentionnés, qu'il s'agisse de l'accord final, du calendrier de cotation, du ratio des droits de vote", a protesté Hino Motors dans un communiqué.

Toyota, Hino, Daimler Truck et Mitsubishi Fuso avaient certes conclu un accord initial en mai 2023 pour finaliser leur fusion d'ici fin 2024, mais l'accord final avait été reporté sine die en raison des retombées de la fraude aux données moteur reprochée à Hino Motors.

La filiale de Toyota avait été épinglée courant 2022 pour des tests frauduleux, et avait reconnu avoir falsifié depuis des années des données relatives aux émissions et à la consommation de carburant afin de décrocher la certification de certains moteurs --déclenchant des poursuites judiciaires en Amérique du Nord.

L'affaire a provoqué un colossal déficit pour l'entreprise nippone. Hino Motors a accepté en janvier dernier de payer une amende de 1,2 milliard de dollars aux autorités américaines pour solder les poursuites.

"La plupart des problèmes de conformité étant résolus, les discussions de fusion ont progressé, et les quatre entreprises devraient finaliser l'accord de fusion dès mai", affirme le Nikkei.

"Après la transaction, une nouvelle société holding détiendra la totalité des actions de Hino Motors et de Mitsubishi Fuso", précise le Nikkei. Toyota détient désormais 50,1% de Hino et Daimler Truck cotrôle 89,3% de Mitsubishi Fuso.

Daimler Truck a vendu 407.261 camions moyens et lourds en 2024, ce qui en fait le numéro deux mondial, selon S&P Global Mobility. Hino a écoulé lui 130.199 unités, dont des petits camions et bus. Fusionnés, ils contrôleraient environ 14% du marché mondial, selon le Nikkei.

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