Après avoir atteint la barre des 300 MdsE en bourse vendredi dernier dans la foulée de ses résultats, Hermès souffle depuis, de retour à 2.728 euros à Paris ce jeudi... Le groupe de luxe a fait état en fin de semaine passée de ventes en hausse de 18% (à taux de change constants et à taux de change courants) au quatrième trimestre à 4 milliards d'euros, là où le consensus attendait une croissance de 11%. Toutes les régions ont affiché de solides progressions, avec notamment une belle performance de l'Amérique. La division "Maroquinerie-Sellerie", qui représente environ 40% du chiffre d'affaires total du groupe, a connu la croissance la plus forte, +21,5%, contre un consensus logé à +13%. L'entreprise a encore surperformé ses concurrents tels que Kering, propriétaire de Gucci, et LVMH, en partie parce qu'elle s'adresse aux clients les plus riches, dont les habitudes de dépenses ont tendance à être moins affectées par un ralentissement économique. "Hermès bénéficie également d'un fort pouvoir de fixation des prix et d'importantes listes d'attente pour ses très convoités sacs à main Birkin et Kelly. Hermès a d'ailleurs encore augmenté ses prix de 6 à 7% à l'échelle mondiale depuis le début de l'année", a déclaré le président exécutif, Axel Dumas.
Trop tôt ?
Le dirigeant s'est montré optimiste pour le nouvel exercice tout en indiquant qu'il était trop tôt pour parler d'une reprise de la demande en Chine dans un contexte de difficultés du marché immobilier : "je reste très positif pour 2025, mais je suis néanmoins conscient que les comparables seront très élevés. La barre est haute". Signe de cet optimisme, la société a également annoncé vendredi son intention de verser un dividende exceptionnel de 10 euros par action...
Concernant le sujet chaud du moment, les droits de douanes voulus par l'administration Trump, A. Dumas a indiqué qu' Hermès "n'ajuste pas sa production en fonction des droits de douane" : "quand les tarifs douaniers augmenteront, nous augmenterons les prix en conséquence... Nous sommes très attachés à notre production là où elle se trouve... Nous avons évidemment beaucoup de 'made in France', mais aussi du 'made in Switzerland' pour les montres ou du 'made in Italy' pour les chaussures".
Côté brokers, Barclays reste à 'surpondérer' en ajustant le curseur de 2.540 à 2.850 euros. DZ Bank est de son côté repassé à 'vendre' avec un objectif à 2.347 euros, tandis que Stifel reste à l'achat avec un objectif à 2.900 euros. JP Morgan est lui 'neutre' en visant 2.700 euros : "Hermès confirme que pendant le T4, le consommateur de luxe était présent, notamment en Chine, pour les marques avec une dynamique et une exécution solides", ont souligné les analystes. Hermès évolue "dans une ligue à part", conclut Citigroup...