Nvidia n'aurait pas prévenu certains de ses principaux clients à l'avance des nouvelles règles d'exportation américaines dont le groupe a été informé il y a une semaine, l'obligeant à obtenir des licences pour vendre sa puce d'intelligence artificielle destinée à la Chine, selon deux sources proches du dossier citées par l'agence Reuters. Le groupe américain a révélé hier que des responsables américains l'avaient informé le 9 avril que sa puce H2O nécessiterait une licence d'exportation pour être vendue en Chine, alors que les États-Unis cherchent à maintenir leur avance en matière de technologie d'IA.
"Les grandes entreprises chinoises du cloud anticipaient toujours des livraisons de H2O d'ici la fin de l'année, ignorant les restrictions imminentes", selon les deux sources de Reuters. Celles-ci ont ajouté que l'équipe commerciale de Nvidia en Chine ne semblait pas non plus avoir été informée avant l'annonce publique. Reuters note que ces contrôles à l'exportation menacent les activités de Nvidia en Chine, l'un de ses principaux marchés. Nvidia aurait obtenu 18 milliards de dollars de commandes de puces H2O depuis le début de l'année, selon l'une des deux sources et une troisième source de Reuters. La Chine a généré 17 milliards ou 13% du chiffre d'affaires total de Nvidia au cours de son dernier exercice clos fin janvier. Le groupe a prévenu de charges pouvant atteindre 5,5 milliards de dollars sur le premier trimestre clos fin avril, en raison de l'obligation de licence. Ces charges sont liées aux stocks, aux engagements d'achat et aux réserves liées aux produits H2O. Des géants chinois, dont Tencent, Alibaba et ByteDance, ont augmenté leurs commandes de puces H2O face à la forte demande de modèles d'IA abordables de la part d'entreprises comme la startup DeepSeek, a rapporté Reuters en février.