Generali et BPCE jettent l'éponge dans la gestion d'actifs

Une nouvelle tentative de rapprochement avortée dans le secteur financier de la zone euro. Après près d'un an de négociations, Generali et BPCE ont annoncé hier soir avoir mis un terme aux négociation...

Une nouvelle tentative de rapprochement avortée dans le secteur financier de la zone euro. Après près d'un an de négociations, Generali et BPCE ont annoncé hier soir avoir mis un terme aux négociations visant à fusionner leurs activités de gestion d'actifs, considérant que les conditions pour parvenir à finaliser un accord ne sont actuellement pas réunies. "Bien que les travaux menés ensemble au cours des derniers mois aient confirmé les bénéfices et la valeur industrielle du partenariat", Generali et BPCE ont donc décidé de renoncer à une opération qui aurait rapproché Natixis Investment Managers et Generali Investments Holding et aurait donné naissance au deuxième gestionnaire d'actifs d'Europe, valorisé à environ 9,5 milliards d'euros.

Cet échec s'ajoute à une série d'opérations qui ont récemment échoué dans le secteur financier européen, en partie à cause de considérations politiques nationales. UniCredit a retiré son offre de rachat de Banco BPM en juillet suite à l'intervention de Rome, tandis que son approche de la banque allemande Commerzbank est au point mort face à l'opposition de Berlin, rappelle 'Bloomberg'. En Espagne, BBVA n'a pas réussi à acquérir Banco Sabadell après un long examen gouvernemental et l'opposition des investisseurs. Ces revers soulignent combien les sensibilités nationales demeurent un obstacle majeur à la consolidation au sein de l'Union européenne, malgré les déclarations de principe des dirigeants politiques en faveur de l'objectif d'un marché unifié des services financiers.

La proposition de rapprochement entre Generali et BPCE s'est heurtée dès le départ à l'opposition de l'Italie, où le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni a renforcé le contrôle des grandes transactions financières au nom de l'intérêt national. Les perspectives de l'accord se sont davantage assombries lorsqu'une lutte de pouvoir pour le contrôle de Generali a entraîné un changement de propriétaire renforçant deux investisseurs critiques envers la coentreprise de gestion d'actifs : Francesco Gaetano Caltagirone et la famille Del Vecchio. Tous deux sont des actionnaires clés de Banca Monte dei Paschi di Siena, qui a récemment acquis Mediobanca, le principal actionnaire de Generali.