Nouvel appel en faveur d'une réduction supplémentaire et imminente des taux de la Banque centrale européenne. L'institution devrait abaisser ses taux d'intérêt " bientôt ", car les droits de douane imposés par Donald Trump et leurs répercussions sur les marchés mondiaux plaident en faveur d'une telle décision, selon François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs. La guerre commerciale aura un impact direct " non négligeable " sur l'économie, qui réduira la croissance européenne d'environ 0,25 point de pourcentage cette année, a averti le directeur général de la Banque de France dans un entretien accordé à 'Le Monde'.
Alors que les États-Unis subiront probablement un " choc inflationniste ", la tendance à la désinflation en Europe est "solide" et la hausse de l'euro depuis l'annonce par Trump de droits de douane radicaux contribuera à contenir les pressions à la hausse sur les prix, a souligné le dirigeant français. "Il existe encore une marge de manoeuvre pour baisser les taux, et nous devons le faire avec un pragmatisme agile : pragmatique car basé sur les données économiques et agile car nous devons aller aussi vite que cela est justifié", a souligné le gouverneur. "Les changements intervenus depuis le 2 avril plaident en effet en faveur d'une baisse prochaine".
Les investisseurs et les économistes anticipent une nouvelle baisse des taux de la BCE la semaine prochaine, d'autant plus après la mise en place d'importants tarifs douaniers par l'administration Trump qui ont pénalisé les marchés boursiers et assombri les perspectives de croissance mondiale. La BCE tient sa prochaine réunion de politique monétaire le 17 avril.