Maintenir l'objectif de déficit de 4,6% du PIB en 2026 "va demander un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros", ce qui est "très considérable", a annoncé dimanche le ministre français de l'Economie Eric Lombard.
"Ca va être essentiellement des économies" ou "ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance", a précisé le ministre sur le média BFM, alors que la France doit faire des choix budgétaires délicats après avoir décidé de réinvestir massivement dans la défense pour faire face notamment à la menace russe et au revirement géopolitique américain.
Interrogé sur cette répartition, le ministre a répondu : "Nous sommes en avril (...) on parle du budget 2026, il est trop tôt pour donner ce détail".
Mais "avec 57% de PIB de dépenses publiques, on peut tout à fait à la fois réduire les dépenses et maintenir la qualité des services", a estimé Eric Lombard, qui a refusé de taxer cette politique "d'austérité".
Entre "40 à 50 milliards" d'euros d'économies sont "à trouver" pour le budget 2026, a également annoncé dans le même temps la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, à l'avant-veille d'une conférence sur les finances publiques convoquée mardi par le Premier ministre François Bayrou.
C'est "une équation difficile, mais le Premier ministre s'est engagé, le président de la République également, (...) à ne pas augmenter les impôts", a déclaré Mme Primas au "Grand Jury" RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. Pour l'année 2025, l'objectif d'un déficit à 5,4% du PIB "est une question de crédibilité sur les marchés", a-t-elle rappelé, en assurant: "Nous tiendrons ces 5,4%."
En outre, pour tenir le déficit budgétaire de 5,4% du PIB en 2025, il est "possible" que les efforts soient supérieurs à cinq milliards d'euros, a déclaré Eric Lombard.
"Ca peut être plus d'économies car il est hors de question d'augmenter les impôts", a promis le locataire de Bercy.
Sur la question des droits de douane américains ramenés à 10% pendant 90 jours, "c'est (encore) beaucoup trop", s'est inquiété le ministre. Passés de 20% à 10% pour l'Union européenne, "on a l'impression qu'on est tirés d'affaire, mais pas du tout", a averti M. Lombard.
© 2025 AFP