Eric Lombard se dit "surpris" par la fronde des grands patrons

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, s'est dit "surpris" vendredi de la fronde récente de grands patrons, dont Bernard Arnault de LVMH et le président du Medef, qui estiment être poussés à déloca...

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, s'est dit "surpris" vendredi de la fronde récente de grands patrons, dont Bernard Arnault de LVMH et le président du Medef, qui estiment être poussés à délocaliser, et il appelle à "affronter collectivement" la situation financière du pays.

"Je suis surpris de cela. D'abord, nous avons repris le texte (du budget: ndlr) de Michel Barnier", prédécesseur de François Bayrou à Matignon, alors "pourquoi cette fronde ne s'est-elle pas exprimée au moment où le texte a été présenté?", s'est interrogé M. Lombard sur TF1.

D'autant que "nous allégeons les effets de ce texte, puisqu'il prévoyait (à l'origine: ndlr) un impôt exceptionnel sur les grandes entreprises perçu pendant deux ans, et nous l'avons ramené à un an", a-t-il ajouté.

"Nous sommes dans une situation de déficit et de dette", que "nous devons affronter collectivement", a encore dit le ministre. "Et donc c'est vrai que cette année nous avons demandé un effort exceptionnel aux grandes entreprises, pour un an seulement".

Jeudi, le président du Medef Patrick Martin avait donné "raison" au PDG de LVMH Bernard Arnault, qui menaçait de délocaliser aux Etats-Unis, assurant que "la colère monte" parmi les adhérents du Medef face aux choix économiques du gouvernement.

Interrogé sur les négociations en cours sur le budget, en commission mixte paritaire (CMP) au Parlement, Eric Lombard a dit "espérer qu'ils arriveront à un accord". Et "nous considérons que s'il y a un accord, l'engagement des députés et des sénateurs nous engage, et nous respecterons le texte qui sortira" de cette commission.

Concernant l'aide médicale d'Etat (AME, réservée aux étrangers en situation irrégulière), point de discorde dans les négociations sur le budget, le ministre de l'Economie a appelé au "compromis". Et rappelé - à l'unisson du corps médical - que cette aide était "importante en termes de santé publique": ces personnes en situation irrégulière, si elles ne sont pas soignées, présentent "un risque de santé publique pour toutes les Françaises et les Français", a-t-il dit.

Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l'AME, de 200 millions d'euros sur 1,3 milliard. Une mesure réclamée par le RN et une partie de la droite, mais à laquelle s'oppose farouchement la gauche.

© 2025 AFP

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, à l'Elysée le 29 janvier 2025