Devises : le yen chute au plus bas depuis 1986 face au dollar !

La dégringolade du yen se poursuit. La devise nippone perd encore 0,4% face au billet vert, à 160,39 pour un dollar, au plus bas depuis 1986. De quoi entretenir les spéculations sur la possibilité que...

La dégringolade du yen se poursuit. La devise nippone perd encore 0,4% face au billet vert, à 160,39 pour un dollar, au plus bas depuis 1986. De quoi entretenir les spéculations sur la possibilité que les autorités agissent à nouveau pour soutenir la monnaie après leur dernière intervention en avril. Les enjeux sont importants pour le Japon, qui a dépensé un montant record de 9.800 milliards de yens (61,1 milliards de dollars) pour tenter de stabiliser sa monnaie lors de ses dernières actions, souligne 'Bloomberg'.

Pénalisé par l'écart béant entre les taux d'intérêt japonais et américains, le yen a perdu plus de 12% de sa valeur rien que cette année, nuisant aux consommateurs japonais et provoquant un malaise croissant parmi les entreprises. "La rhétorique du ministère des Finances ces derniers jours a signalé une inquiétude accrue", indique à l'agence Erik Nelson, stratège macro chez Wells Fargo à Londres, ajoutant que les autorités japonaises pourraient attendre que le yen descende à 165 ou plus pour entrer sur le marché.

L'indice d'inflation relié aux dépenses de consommation personnelle (PCE), la jauge d'inflation préférée de la Réserve fédérale, qui sera publié vendredi aux États-Unis, sera déterminant pour les marchés des changes. Un chiffre plus faible que prévu pourrait inciter les traders à parier davantage sur une baisse des taux de la Fed cette année, ce qui apporterait un certain soulagement au yen. A l'inverse, des données plus fortes qu'anticipé risquent de plomber un peu plus la devise japonaise.

Le ministre des Finances Shunichi Suzuki a déclaré qu'il surveillait de près l'évolution du marché et qu'il prendrait toutes les mesures possibles si nécessaire. Le principal diplomate japonais en charge des devises, Masato Kanda, a lui averti lundi que les autorités étaient prêtes à intervenir, 24 heures sur 24, si nécessaire, tout en réitérant qu'elles ne visaient pas un niveau spécifique. "Nous réagirons fermement aux mouvements trop rapides ou motivés par les spéculateurs", a-t-il indiqué. "Si aucune mesure n'est prise face à de tels mouvements, les personnes, les entreprises et les ménages en souffriront".