Devises : l'euro secoué après l'accord entre Bruxelles et Washington

L'euro reste sous pression ! La monnaie unique peine à se stabiliser face au dollar, les investisseurs ayant pris conscience que les termes de l'accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union europ...

L'euro reste sous pression ! La monnaie unique peine à se stabiliser face au dollar, les investisseurs ayant pris conscience que les termes de l'accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne sont plus favorables à Washington. Le compromis ne devrait également guère améliorer les perspectives économiques du bloc communautaire. L'euro, qui a chuté lundi de 1,3%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une journée depuis plus de deux mois, cède encore 0,51%, à 1,153$ entre banques, sur un plancher d'un mois.

"Il n'a pas fallu longtemps aux marchés pour conclure que cette nouvelle relativement bonne est toujours, en termes absolus, une mauvaise nouvelle en ce qui concerne les implications à court terme pour la croissance de la zone euro", souligne Ray Attrill, responsable d'études sur les changes chez National Australia Bank. "L'Europe a évité le désastre, mais s'est enfermée dans un pacte déséquilibré et à enjeux élevés, sans voie de sortie claire", indique à 'Bloomberg' Nigel Green, directeur général du cabinet mondial de conseil financier deVere Group. "Les États-Unis ont exploité toute leur influence".

L'accord soumet les exportations de l'UE à des droits de douane bien plus élevés que ceux que l'Union appliquerait aux importations en provenance des États-Unis. La hausse des tarifs réduira de près d'un point de pourcentage la croissance de la région, qui devrait s'arrêter presque complètement au cours des prochains trimestres, selon les calculs de Pacific Investment Management. Cependant, l'impact de l'incertitude de la politique commerciale sur le comportement des entreprises est difficile à estimer, affirme Nicola Mai, économiste et analyste du crédit souverain au sein de la société. "Nous continuerons de surveiller attentivement les données afin d'évaluer l'ampleur du ralentissement à venir et la réponse politique probable".

Chris Turner, responsable mondial des marchés chez ING Bank, prévoit toujours une nouvelle hausse de l'euro à 1,20$ cette année. Si l'accord favorise les États-Unis, les entreprises européennes ne seront plus entravées par autant d'incertitudes. Une vague de dépenses publiques, notamment en Allemagne, devrait également soutenir la croissance dans la région. Malgré cela, le spécialiste anticipe une prochaine correction de l'euro, surtout si les marchés continuent de repousser leurs anticipations concernant la prochaine baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

"Si la vigueur du dollar américain... peut refléter la perception que le nouvel accord entre les États-Unis et l'UE est déséquilibré en faveur des États-Unis, la vigueur du dollar américain peut également refléter le sentiment que les États-Unis renouent avec l'UE et ses principaux alliés", note enfin Thierry Wizman, stratège mondial des changes et des taux chez Macquarie.