L'euro marque une pause ce mardi, en légère baisse de 0,05% face au dollar à 1,123$ entre banques. Ce temps d'arrêt au lendemain d'un sommet de 10 jours, à près de 1,13$, intervient alors que les traders sont de plus en plus confiants quant à la poursuite du rallye de l'euro. De nombreux fonds spéculatifs visent en effet un euro supérieur à 1,20$, selon des traders au fait des transactions, cités par 'Bloomberg'. Les données de la Depository Trust & Clearing Corporation montrent également que les paris haussiers sur l'euro via les options ont largement dépassé les paris baissiers mardi matin.
La monnaie unique a été portée hier par un dollar plus faible après la dégradation de la note de la dette américaine par Moody's. Les déclarations de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, selon lesquelles un euro plus fort constitue une " opportunité " et non une menace, ont également stimulé la devise. Les gains de l'euro reflètent également les spéculations croissantes selon lesquelles la réunion du G7 de cette semaine portera sur les politiques de change. Cela a incité les fonds spéculatifs et les investisseurs à long terme à reprendre des positions courtes sur le dollar, souligne l'agence.
Si un changement de langage clé sur le marché des changes dans le prochain communiqué du G7 est peu probable, toute modification pourrait impacter davantage le dollar, selon Chris Turner, responsable de la stratégie de change chez ING. "Il s'agirait d'un événement à risque susceptible de déclencher une nouvelle phase baissière importante du dollar, notamment sur les paires EUR/USD et USD/JPY, compte tenu du poids des pays/blocs au sein du G7 et des alternatives liquides au dollar offertes par l'euro et le yen". Dans le même sens, les équipes de Citigroup affirment que le dollar pourrait encore baisser après la réunion du G7. Les stratèges devises de la banque estiment qu'il est peu probable que Washington "poursuive agressivement" un dollar faible, mais que le billet vert finira par faiblir à mesure que le pays conclura des accords avec ses partenaires commerciaux pour réduire les droits de douane.
Autre signe que la conviction d'une poursuite de la hausse de l'euro se renforce, les risk-reversal (stratégie sur options) - qui mesurent la différence de volatilité implicite entre les positions haussières et baissières - se sont redressées ces derniers jours. Ainsi, selon l'agence, le mouvement le plus prononcé est sur l'échéance à un an, où le sentiment est désormais le plus haussier depuis deux décennies (hors pandémie).