Correctif : l'Etat détient plus de 90% des droits de vote d'EDF

(AOF) - Une erreur s'est glissée dans le titre de notre dépêche de vendredi sur EDF. Si l'Etat a dépassé les 90% des droits de vote, il n'a pas pour autant réussi son OPA sur l'électricien. Le texte c...


(AOF) - Une erreur s'est glissée dans le titre de notre dépêche de vendredi sur EDF. Si l'Etat a dépassé les 90% des droits de vote, il n'a pas pour autant réussi son OPA sur l'électricien. Le texte corrigé et amendé suit.

Le concert composé de l'Etat français et de l'EPIC Bpifrance a déclaré avoir franchi de concert en hausse, le 28 novembre 2022, le seuil de 90% des droits de vote de la société EDF et détenir 85,12% du capital et 90,09% des droits de vote de l'électricien, a indiqué l'Autorité des marchés financiers.

La condition posée à l'article L. 433-4 II, 1 du code monétaire et financier pour la mise en oeuvre du retrait obligatoire est que les actionnaires minoritaires " ne représentent pas plus de 10% du capital et des droits de vote " de la société EDF.

Cette condition n'est à ce jour pas remplie.

L'offre de rachat des minoritaires est ouverte du 24 novembre au 22 décembre. Le gouvernement prévoit l'acquisition du solde du capital non détenu par l'Etat, soit 16%, au prix de 12 euros par action. Le coût de cette opération est estimé à environ 9,7 milliards d'euros.




AOF - EN SAVOIR PLUS



Points clés

- Numéro un mondial de l'énergie bas carbone créé en 1946 avec 38,5 millions de clients dans le monde et 117,3 GW de capacités installées : 60 % dans le nucléaire, 18 % dans l’hydraulique, 8 % dans les énergies renouvelables, 9 % dans le gaz, 3 % dans le fioul et 2 % dans le charbon ;
- Chiffre d’affaires de 84,5Mds€ et capacités installées de 117,3 GW: 60 % dans le nucléaire, 18 % dans l’hydraulique, 8 % dans les énergies renouvelables, 9 % dans le gaz, 3 % dans le fioul et 2 % dans le charbon ;
- Modèle d'activité « Cap 30 » avec 3 axes stratégiques : l’accompagnement des clients vers la neutralité carbone via 10 Mds de revenus dans les services, le rang de 1er producteur mondial d’électricité nette en CO2 et le rôle d’acteur mondial de la transition énergétique ;
- Capital détenu à 83,69 % par l’Etat, Jean-Bernard Lévy, PDG du conseil d'administration de 18 membres, devant être remplacé par Luc Rémond ;
- Bilan assaini en avril avec une dette nette (notée A du fait de la garantie de l’Etat) de 42,3 Mds€, qui sera renforcé entre 2022 et 2024 par le plan de cession de 3 Mds€.


Enjeux

- 4 plans stratégiques : la mobilité électrique – 30 % de parts de marché de la fourniture d’électricité aux véhicules électriques d’ici 2023 en France, Royaume-Uni, Italie et Belgique-, le stockage -10 GW installés dans le monde en 2035-, le solaire – 30 % du marché en France en 2035- et le plan Excell pour la filière nucléaire française ;
- Stratégie d'innovation dédiée à la transformation digitale, aux process de production, aux systèmes électriques futurs et à la décarbonation des usages des clients :
- budget R&D de 661 Ms€ avec 756 innovations brevetées,
- fonds et incubateur EDF Pulse Croissance et partenariats de recherche (laboratoire Sinclair, 5g living Lab, informatique quantique…) ;
- Stratégie environnementale incluse dans la raison d’être du groupe : 
- neutralité carbone en 2050 et réduction de 50 %, vs 2017 des émissions en 2030,
- 99 % des budgets d’exploitation dédiés à la décarbonation et la transition énergétique,
- 8,755 Mds€ de financements « verts et durables » et 72 % des lignes de crédit indexées sur les indicateurs ESG ;
- Lancement du programme de construction de 6 EPR2 et des études sur 8 autres ;
- Opérateur intégré, de la conception et fabrication de réacteurs nucléaires, par le biais de Framatome, détenue à 75 %, aux côtés de Mitsubishi (19,5 %) jusqu’à la distribution.


Défis

- Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d’électricité nucléaire d’EDF à ses concurrents) et prix de l’électricité administrés en France d’où un coût de maintien du réseau peu inclus dans les tarifs ;
- Impact du conflit Russie-Ukraine : nécessité d’une relance de la production d’électricité nucléaire exigeant des investissements dans le parc français et plafonnement des tarifs aux particuliers ; 
- Neutralisation de l’avantage concurrentiel du nucléaire par l’obligation de vendre l’électricité aux industriels au prix du marché ;
- Vers une renationalisation du groupe mais prix du futur retrait de la cote par l’Etat, soit 12 € par titre, contesté par des actionnaires minoritaires ;
- Après une perte nette de 5,3 Mds€ au 1er semestre, objectif 2022 d’une production nucléaire vers ses plus bas historiques, au-dessus de 280 TWh.  



Menace sur le système énergétique européen

Premier importateur de gaz allemand, Uniper affiche 54 % des volumes qu'il achète en provenance de Russie. Suite à la guerre en Ukraine, le groupe doit acquérir les volumes qui lui manquent sur le marché au comptant, dont les prix ont explosé. En difficulté, il a sollicité une aide de l'Etat allemand, ce qui fait peser des inquiétudes sur l'ensemble des énergéticiens européens. Néanmoins l'allemand RWE et le français Engie ont réagi en faisant valoir que leur situation était très différente. RWE a souligné qu'il était moins dépendant du gaz russe. Quant à Engie, il bénéficie de la diversification de ses sources d'approvisionnement, avec une augmentation des volumes de GNL livrés en France et des contrats avec la Norvège et l'Algérie. Par ailleurs le groupe a adapté sa stratégie de couverture pour renforcer sa résilience.

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