Le comité national du Syndicat majoritaire des contrôleurs aériens (SNCTA) a décidé d'appeler à un mouvement social face à l'absence de réponses des pouvoirs publics. "A de nombreuses reprises, le SNCTA a privilégié le dialogue social et formulé des propositions concrètes. Force est de constater que ce dialogue infructueux bloque désormais toute perspective d'avancée et de réforme", affirme le syndicat dans un communiqué.
Depuis plusieurs mois, le SNCTA alerte la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et les autorités sur deux sujets majeurs : la compensation de l'inflation 2024 et la gouvernance de la direction des opérations. Selon le syndicat, les nombreuses propositions et tentatives de dialogue social sont restées sans suite, rendant toute avancée impossible.
Le syndicat insiste sur le fait que le contrôle aérien français, comme dans les autres pays européens, est régi par des plans de performance prévoyant "une compensation automatique de l'inflation". Ce système est "entièrement redevancé" et "ne coûte rien au contribuable", souligne le SNCTA. Le refus d'appliquer ce mécanisme placerait la France en décalage par rapport à ses voisins et pèserait sur le pouvoir d'achat des contrôleurs aériens.
"Des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes"
Parallèlement, le SNCTA critique vivement la gouvernance actuelle, marquée selon lui par "de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes". Le syndicat dénonce même la diffusion "d'images humiliantes de la profession dans les instances européennes", estimant que cette politique de gestion a rompu toute possibilité de relation constructive.
Face à ce qu'il considère comme un échec du dialogue social, le syndicat a mandaté son bureau national pour déposer un préavis de grève nationale. Le mouvement concernera l'ensemble des contrôleurs aériens ainsi que les agents de la vigie trafic de Paris-Charles-de-Gaulle. Le préavis s'appliquera le jeudi 18 septembre, de la prise de service du matin jusqu'à la fin du service de nuit le lendemain.
Ces derniers mois, le trafic aérien français a été perturbé par plusieurs journées de grève des contrôleurs aériens, lancées par divers syndicats. Lors du mouvement organisé par l'UNSA-ICNA et l'USAC-CGT les 3 et 4 juillet, plus de 1.400 vols ont été annulés chaque jour, affectant plus d'un million de passagers.