Commerce: Washington assure ne pas fixer de "cible" au Japon pour revaloriser le yen

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a déclaré mercredi que Washington n'imposait à Tokyo "aucune cible" sur le niveau du yen dans le cadre des négociations commerciales, malgré les appels ...

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a déclaré mercredi que Washington n'imposait à Tokyo "aucune cible" sur le niveau du yen dans le cadre des négociations commerciales, malgré les appels répétés de Donald Trump au renforcement de la monnaie nippone.

C'est un sujet de crispation majeur pour Washington: le yen s'est très fortement affaibli face au dollar ces dernières années, rendant plus attractives les exportations nippones vers les Etats-Unis, et renchérissant au contraire les produits américains importés par l'archipel.

Le sujet s'invite à présent dans la guerre commerciale, alors qu'après une première séance de pourparlers à Washington le 16 avril sur les droits de douane imposés par les Etats-Unis au Japon, la presse japonaise fait état d'une deuxième session le 1er mai, de nouveau dans la capitale américaine.

Ces négociations menées par le Japon, proche allié de Washington et première source d'investissements étrangers aux Etats-Unis, sont scrutées de près et font figure de test pour l'ensemble des autres pays espérant eux aussi conclure un accord pour échapper à l'offensive douanière de Trump.

Dans le cas du Japon, les Etats-Unis examinent "les droits de douane, les barrières commerciales non tarifaires", comme les normes conduisant à favoriser les firmes locales, mais aussi "la manipulation des devises et les subventions gouvernementales à la main-d'oeuvre et à l'investissement", a énuméré M. Bessent devant des journalistes.

Il a toutefois précisé qu'il n'y avait "absolument aucun objectif (sur la devise)" japonaise exigé par les Etats-Unis.

Pour autant, depuis l'arrivée de Trump au pouvoir, la dynamique s'est renversée sur le marché des changes: alors que le dollar s'échangeait à 160 yens mi-janvier, il n'en valait plus que 140 yens mardi --le plus haut niveau de la monnaie japonaise depuis septembre.

Et alors que la devise nippone avait connu une brutale rechute mercredi suite à ce sommet, elle reprenait à nouveau de la vigueur jeudi après les déclarations de M. Bessent, se renforçant autour de 142,80 yens pour un dollar à la mi-journée.

Le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, qui rencontrera M. Bessent ce jeudi en marge d'une réunion du G20 à Washington, s'est dit prêt à des "échanges approfondis" sur les taux de change.

Le Japon est visé par des surtaxes douanières généralisées de 24%, actuellement suspendues jusqu'à début juillet, ainsi que par des surtaxes de 25% toujours en vigueur ciblant les automobiles et l'acier entrant aux Etats-Unis.

Washington a exclu d'accorder au Japon une exemption aux droits de douane, selon la télévision NHK, citant des sources proches.

Selon d'autres médias nippons, Tokyo envisage des concessions, telles qu'une augmentation des importations de riz et de soja américains, ainsi qu'un assouplissement des règles de sécurité automobile, en vue de conclure un compromis.

© 2025 AFP