Clôture Wall Street : toujours en net repli

Wall Street, qui consolidait déjà lourdement vendredi avec les grandes valeurs technologiques, termine en franc repli ce mardi, après un week-end de trois jours pour 'Labor Day', la fête américaine du...

Wall Street, qui consolidait déjà lourdement vendredi avec les grandes valeurs technologiques, termine en franc repli ce mardi, après un week-end de trois jours pour 'Labor Day', la fête américaine du travail. A la clôture, le S&P 500 cède -0,69% à 6.415 pts. Le Dow Jones lâche -0,55%, revenant à 45.295 pts. Le Nasdaq flanche de -0,82%, à 21.279 pts.

Si en France les investisseurs sont perturbés par le manque de lisibilité politique, aux Etats-Unis les opérateurs sont attentifs aux droits de douane, et analysent prudemment le bras de fer entre Trump et la Fed. Les tarifs douaniers de Trump ont en effet été jugés en partie illégaux par une cour d'appel fédérale. Pour l'heure, les surtaxes restent en vigueur mais Donald Trump a annoncé que son administration va demander à la Cour suprême des Etats-Unis de se prononcer rapidement sur la question.

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a fait part hier, de sa confiance quant à la décision de la Cour suprême de soutenir le recours de Trump à une loi d'urgence de 1977 pour imposer des droits de douane étendus, tout en indiquant que l'administration dispose d'un plan B.
Une cour d'appel fédérale a statué, vendredi, que la plupart des droits de douane mondiaux imposés par Trump étaient illégaux, réaffirmant une décision antérieure du Tribunal du commerce international et affirmant que la président américain a outrepassé ses pouvoirs en utilisant la loi d'urgence pour les imposer. Les juges ont toutefois autorisé le maintien des droits de douane pendant la procédure d'appel.

Bien évidemment, Trump s'insurge... Sur Truth Social, il a affirmé que tous les droits de douane restent en vigueur. Il a également qualifié la cour de "très partisane" et a affirmé qu'avec l'aide de la Cour suprême des Etats-Unis, son administration allait utiliser les droits de douane au profit de la nation... Hier, Trump a critiqué les tarifs douaniers et les relations commerciales entre les Etats-Unis et l'Inde, affirmant qu'elles étaient largement unilatérales depuis des décennies. "En d'autres termes, ils nous vendent des quantités massives de marchandises, mais nous leur en vendons très peu. Jusqu'à présent, notre relation était totalement à sens unique, et ce depuis des décennies", a déclaré Trump. "C'est un désastre à sens unique !", a-t-il ajouté. Les commentaires de Trump interviennent alors que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est lancé dans des tentatives de renforcement des liens avec la Chine et la Russie.

De son côté, le président brésilien Lula a autorisé des représailles contre les droits de douane américains de 50% imposés par Trump, mais affirme vouloir toujours négocier.

Sur le front macroéconomique, l'indice S&P Global PMI manufacturier américain final du mois d'août 2025 s'est affiché à 53, contre un consensus de 53,3 et une lecture de 49,8 un mois auparavant, ce qui signale un retour en territoire d'expansion de l'activité manufacturière nationale. La lecture flash de l'indice se situait à 53,3.
Contrairement à l'indice S&P Global PMI manufacturier final d'août 2025, l'ISM manufacturier ressort en zone de contraction, sous la barre des 50, à 48,7 contre un consensus de 49,2. Il était situé à 48 un mois auparavant.

Les dépenses de construction du mois de juillet aux Etats-Unis se sont affichées en repli de -0,1% d'un mois sur l'autre, contre +0,3% de consensus FactSet. Elles ont reculé de 2,8% sur un an.

Sur le marché obligataire, les choses se compliquent avec un rendement du T-Bond à 10 ans qui se redresse vers les 4,3%, et un rendement du '30 ans' de près de 5%, alors que l'incertitude pèse concernant les tarifs douaniers mais aussi.

Demain, les investisseurs suivront les commandes industrielles américaines de juillet et le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes du même mois (16h), puis dans la soirée le Livre Beige économique de la Fed (20h), résumé des conditions régionales. Alberto Musalem et Neel Kashkari de la Fed interviendront mercredi, tandis que John Williams et Austan Goolsbee prendront la parole jeudi.
Jeudi, les marchés surveilleront par ailleurs le rapport Challenger, Gray & Christmas sur les annonces de licenciements du mois d'août, ainsi que le rapport d'ADP sur l'emploi privé du même mois (consensus FactSet 85.000 créations de postes). La balance du commerce international des biens et services de juillet, ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 30 août et que les chiffres révisés de la productivité non-agricole du 2e trimestre, seront aussi connus jeudi, tout comme l'indice PMI composite final d'août et l'ISM des services.
Le rendez-vous économique majeur de la semaine sera pour vendredi avec le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi pour le mois d'août, qui sera annoncé à 14h30.

Du côté des pétroles, le baril de brut WTI bondit de +1,47% à 65,65$. Le Brent de mer du Nord gagne +1,41% à 69,12$.
Sur le marché des changes, le dollar s'échange 0,8589 euro.
L'once d'or aborde un nouveau champ de records en s'installant au-dessus des 3.500$. Le métal jaune termine, ce mardi, à 3.533,74$ après un plus haut historique à 3.540,05$ en séance.
Le Bitcoin est également bien ferme et se reprend de +1,49% à 109.174$.

Les valeurs

* Nio (+3,13% à 6,58$). Le constructeur chinois de véhicules électriques coté à Wall Street a livré une performance mitigée pour le 2e trimestre fiscal, affichant sur la période une perte par action de 1,85 yuan, pour des revenus totalisant quant à eux un peu plus de 19 milliards de yuans. La perte par action est moins lourde que prévu, mais les revenus sont inférieurs aux attentes. Les livraisons de véhicules ont augmenté de 25,6% en glissement annuel à 72.056 unités. Elles grimpent de plus de 71% d'un trimestre sur l'autre. La marge des véhicules a atteint 10,3%, légèrement au-dessus du niveau du précédent trimestre, mais en nette baisse par rapport aux 12,2% de l'an dernier. Pour le troisième trimestre, Nio envisage des revenus allant de 21,81 à 22,88 milliards de yuans, en croissance de 17-23%, ainsi que des livraisons allant de 87.000 à 91.000 unités, en hausse de 41-47% sur un an.

* Strategy (+2,16% à 341,62$) a acquis 4.048 BTC pour environ 449,3 M$, soit environ 110.9,81$ par bitcoin, et a réalisé un rendement de 25,7% en BTC depuis le début de l'année 2025. Au 1er septembre 2025, le groupe détenait 636.505 BTC acquis pour environ 46,95 Mds$, soit environ 73.765$ par bitcoin, a indiqué le fondateur du groupe, Michael Saylor, sur le réseau social X.

* Boeing (+1,15% à 237,38$) et Macquarie AirFinance annoncent que le loueur d'avions a renforcé son engagement envers le 737 MAX avec une commande de 30 737-8 supplémentaires. Cet accord était jusqu'ici attribué à un client non identifié dans le carnet de commandes de Boeing. Avec cette commande, Macquarie AirFinance porte son portefeuille de 737 MAX à 70 appareils, offrant ainsi à ses clients un accès à des appareils de dernière génération. La vaste clientèle mondiale et les faibles coûts d'exploitation du 737 en font un élément essentiel du portefeuille de la plupart des bailleurs, représentant environ 30% de tous les avions financés, souligne le géant de l'aéronautique.

* PepsiCo (+1,1% à 150,28$). Selon le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, Elliott Management aurait pris une participation de 4 Mds$ dans le géant des boissons et envisagerait une campagne activiste pour faire grimper le cours. Reuters note que ces développements interviennent alors que l'entreprise est confrontée à une demande fluctuante pour son activité snacks et s'efforce de répondre à l'évolution des préférences des consommateurs vers des boissons et sodas plus sains.

* Kraft Heinz (-6,97% à 26,02). Tendance très lourde pour le spécialise des produits alimentaires qui a annoncé son projet de scission en deux sociétés "de taille" et "spécialisées". Cette décision est prise "afin d'accélérer sa croissance rentable et de dégager de la valeur pour ses actionnaires".
Cette transaction créerait deux sociétés cotées de taille, dotées de portefeuilles de marques emblématiques, de capacités de pointe, de profils financiers attractifs et de modèles de création de valeur uniques. Les deux sociétés se concentreront davantage sur la stratégie et l'exploitation afin de servir leurs clients, de satisfaire les consommateurs et d'optimiser leurs performances. Le niveau de dividende actuel devrait être maintenu.
La direction cible les structures de capital afin de maintenir les notations 'investment grade' des deux sociétés. Miguel Patricio, actuel président du conseil d'administration, occupera le poste de président exécutif du conseil d'administration. Un comité de séparation sera créé pour superviser la scission à venir, dirigé par John Cahill, vice-président du conseil d'administration.

Les deux sociétés créées, dont les noms seront déterminés ultérieurement, seront : 'Global Taste Elevation Co.', un leader mondial de l'amélioration du goût et des plats longue conservation ; et 'North American Grocery Co.', un portefeuille de produits de base nord-américains à grande échelle.
La première portera un chiffre d'affaires net d'environ 15,4 Mds$ en 2024 et un Ebitda ajusté d'environ 4 Mds$ en 2024. Elle regroupera une sélection de marques emblématiques et de fleurons locaux, dont 3 marques à plusieurs milliards de dollars -Heinz, Philadelphia et Kraft Mac & Cheese- et environ 75% du chiffre d'affaires net provenant des sauces, tartinades et assaisonnements.
La seconde, 'North American Grocery Co.', sera un portefeuille de produits de base nord-américains à grande échelle, avec un chiffre d'affaires net d'environ 10,4 Mds$ en 2024 et un Ebitda ajusté d'environ 2,3 Mds$. Cette deuxième entreprise, dirigée par Carlos Abrams-Rivera, comprendra un portefeuille de marques appréciées, dont 3 marques milliardaires : Oscar Mayer, Kraft Singles et Lunchables.

* Tesla (-1,35% à 329,36$). Le groupe d'Elon Musk a reçu un peu plus de 600 commandes depuis son lancement commercial en Inde mi-juillet, un niveau inférieur aux ambitions de l'entreprise, a rapporté Bloomberg News ce mardi, citant des sources proches de la question. Le groupe texan envisagerait désormais d'expédier entre 350 et 500 véhicules en Inde cette année, dont le premier lot devrait arriver de Shanghai début septembre, a ajouté Bloomberg. Les livraisons seraient initialement limitées à Mumbai, Delhi, Pune et Gurugram, et le volume d'expéditions dépendrait des paiements complets reçus pour les véhicules ainsi que de la capacité de l'entreprise à livrer en dehors des quatre villes où elle est physiquement présente.
Les ventes de VE de Tesla fabriqués en Chine ont reculé de 4% en août par rapport à l'année précédente, en plein renouvellement de la gamme du groupe texan. Les livraisons de Model 3 et Model Y fabriqués dans l'usine Tesla de Shanghai, y compris les exportations vers l'Europe et d'autres marchés, ont totalisé 83.192 unités le mois dernier selon Reuters, qui reprend les données publiées mardi par la China Passenger Car Association. Cela représente tout de même une augmentation de 23% en comparaison du mois antérieur.

* TSMC (-1,02% à 228,54$). Les Etats-Unis ont révoqué l'autorisation accordée à Taiwan Semiconductor Manufacturing Co d'expédier des équipements clés vers sa principale usine chinoise. Ce changement supprime un privilège d'exportation accélérée, le statut d'utilisateur final validé (VEU), à compter du 31 décembre, note Reuters. Ainsi, les futures expéditions d'outils de fabrication de puces d'origine américaine vers le site de TSMC à Nanjing nécessiteront des licences individuelles. Le statut VEU permet aux usines chinoises agréées de recevoir des outils et technologies d'origine américaine spécifiques sans demander de licences individuelles. La perte de ce statut implique que chaque expédition nécessitera désormais une licence, ce qui ralentit les livraisons et complique les extensions de capacité ou les mises à niveau technologiques, explique encore l'agence.

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