En clôture, les marchés se reprennent à Wall Street, au lendemain d'une séance tendue d'intégration des propos de Jerome Powell. Le S&P 500 gagne +0,41% à 6.465 pts. Le Dow Jones gagne +0,30% à 45.418 pts. Le Nasdaq est en hausse de +0,44% à 21.544 pts...
Les investisseurs continuent d'analyser la dernière sortie de Donald Trump contre la Fed. Le président a en effet déclaré, lundi, démettre Lisa Cook de son poste au sein du comité des gouverneurs de la Réserve fédérale, citant des irrégularités présumées dans l'obtention de prêts immobiliers... Loin de se laisser abattre, L. Cook a répondu que Trump n'avait aucune autorité pour la licencier et qu'elle ne démissionnerait pas. L'avocat de Mme Cook, Abbe Lowell, a affirmé qu'ils prévoyaient de prendre "toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'action illégale" de Trump.
Cette décision marque une escalade dans les efforts de Donald Trump pour peser sur le fonctionnement de la Fed, à laquelle il demande régulièrement, depuis son retour au pouvoir en janvier, de baisser les taux d'intérêt. Evincer Lisa Cook, nommée par le président Joe Biden en 2022, donnerait en effet à Donald Trump l'occasion d'obtenir une majorité de 4 personnes au sein du Conseil des gouverneurs de la Fed, composé de 7 membres.
"La pression politique sur le FOMC a atteint un nouveau sommet", écrit Anna Wong, économiste en chef pour les États-Unis chez 'Bloomberg Economics'. "La différence entre cette attaque contre l'indépendance de la Fed et les précédentes menaces de limogeage du président de la Fed, Jerome Powell, réside dans le fait que Trump a agi. De plus, la destitution de Cook pourrait ouvrir la voie à une restructuration du FOMC, qui pourrait être composé de membres au biais accommodant".
Outre ces interrogations sur l'avenir de la réserve fédérale, les marchés attendent fébrilement la publication (vendredi) des chiffres de l'inflation PCE aux Etats-Unis, qui devraient montrer une inflation sous-jacente atteignant son plus haut niveau depuis fin 2023, à 2,9%, et les résultats de Nvidia mercredi soir. Les attentes sont très élevées, l'action de l'entreprise ayant progressé de près de 34% depuis le début de l'année, malgré les restrictions sur les ventes de puces à la Chine qui pourraient lui avoir coûté des milliards. Les opérateurs espèrent que ces résultats apaiseront les craintes concernant les dépenses en IA et confirmeront que la récente hausse du marché boursier ne s'est pas transformée en une bulle technologique.
Les résultats de Dell, Dick's Sporting Goods, Best Buy, Dollar General et Abercrombie & Fitch animeront également la semaine.
Du côté des indicateurs macro du jour, les commandes nouvelles en biens durables aux Etats-Unis pour le mois de juillet ont à nouveau reculé de 2,8% d'un mois sur l'autre mais le consensus de place tablait sur un repli plus important de 3,8%. Les commandes avaient chuté de 9,3% en juin. Hors transport, les commandes rebondissent de 1,1% en comparaison du mois antérieur, contre +0,2% de consensus et +0,3% en juin.
L'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board pour le mois d'août est ressorti à 97,4, contre un consensus de place de 96,5 et un niveau de 98,7 pour la lecture révisée du mois antérieur. L'indice d'activité manufacturière régionale de la Fed de Richmond pour le mois d'août a atteint -7, contre -20 précédemment et - 11 de consensus. L'indicateur reste néanmoins négatif et signale donc une contraction de l'activité.
Dans le secteur immobilier, l'indice FHFA (Federal Housing Finance Agency) des prix des maisons aux Etats-Unis pour le mois de juin a reculé de 0,2% en comparaison du mois antérieur, contre -0,1% de consensus de place et -0,1% en mai. En glissement annuel, l'indice progresse de 2,6%. L'indice S&P Case-Shiller des prix des maisons pour le mois de juin a de son côté diminué de 0,25% en comparaison du mois antérieur (indice '20-City' des 20 principales zones métropolitaines, ajusté des variations saisonnières), contre un consensus de place de -0,2% et -0,3% au mois précédent. L'indice '20-City' hors ajustements augmente en revanche de 2,1% en glissement annuel, en ligne avec les attentes.
Du côté des pétroles, le baril de brut WTI plonge de -2,15% à 63,37$.
Sur le marché des changes, le dollar cède un peu de terrain face à la monnaie européenne. Le billet vert recule de -0,17% pour s'échanger 0,8592 euro.
L'once d'or rebondit de +0,71%, à 3.390$ (2.913 euros).
Le Bitcoin se reprend de +1,04%, à 111.340$.
Les valeurs
* Eli Lilly & Co (+5,83% à 736,06$). Après des premiers résultats d'étude peu engageants pour orforglipron, le laboratoire américain vient d'indiquer que son médicament a permis à des patients de perdre 10,5% de leur poids lors d'un deuxième essai pivot (essai de phase 3). Eli Lilly prévoit de l'utiliser pour démontrer aux autorités sanitaires mondiales que son médicament est sûr et efficace pour les patients obèses.
Le dernier essai de Lilly a recruté des personnes obèses atteintes de diabète de type 2, une population de patients qui a généralement plus de difficultés à perdre du poids. Les patients ayant reçu la dose la plus élevée d'orforglipron ont perdu environ 9,5 kg et ont constaté une amélioration significative de leur glycémie. La pilule à prise unique quotidienne a en effet aidé 75% des patients à abaisser leur taux d'A1C -une mesure de la glycémie au fil du temps- à 6,5% ou moins, ce qui est inférieur à l'objectif de l'American Diabetes Association, qui est de moins de 7% pour la plupart des adultes.
* Boeing (+3,51% à 234,83$). Korean Air a décidé de rester fidèle au groupe aéronautique américain en signant la plus importante commande d'avions de son histoire. La compagnie asiatique va acquérir 103 appareils afin de moderniser sa flotte et de soutenir sa croissance, dans le cadre de l'intégration complète de ses opérations avec Asiana Airlines au cours des prochaines années. Il s'agit également de la plus importante commande de gros-porteurs de Boeing auprès d'une compagnie asiatique. Une fois finalisé, cet accord marquera la première commande de Korean Air pour le 777-8F et soutiendra environ 135.000 emplois aux États-Unis, précise le géant américain. L'accord porte sur 20 B777-9, 25 B787-10, 50 B737-10 et 8 B777-8 cargos. Le contrat dépasse les 36 milliards de dollars aux prix catalogue.
* Apple (+0,95% à 229,31$). La marque à la pomme aurait mené des discussions en interne sur l'acquisition de la startup française d'intelligence artificielle Mistral ainsi que de Perplexity, a rapporté 'The Information', citant des personnes familières avec le sujet.
* Booking Holdings (+0,04% à 5.705$). Ryanair (+0,67% à 65,95$) a annoncé un accord de partenariat historique avec le géant du tourisme online, qui regroupe les marques de voyage mondiales Booking.com, Kayak, Priceline et Agoda. "Ce partenariat permettra aux clients réservant via les marques de Booking Holdings d'avoir désormais accès aux vols Ryanair sur l'ensemble du réseau de plus de 235 destinations de la compagnie, avec une transparence totale sur les prix des produits Ryanair", souligne la compagnie à bas coûts. Cet accord semble mettre un terme au différend juridique qui opposait les deux groupes depuis plusieurs années sur la question de la revente de billets de la compagnie aérienne.
* AT&T (-0,63% à 28,56$). L'opérateur télécoms texan va acquérir des licences de spectre auprès d'EchoStar pour environ 23 Mds$, dans le cadre d'un accord qui lui permettra d'étendre son réseau américain. Les licences couvrent au total plus de 400 marchés à travers les Etats-Unis et renforceront les avoirs d'AT&T à hauteur de 50 MH en matière de spectre à bande basse et à bande moyenne, a indiqué l'entreprise. La finalisation de l'accord est prévue pour mi-2026, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires. AT&T a précisé que cette acquisition renforcerait la capacité de la firme à fournir des services 5G et fibre optique aux Etats-Unis.
* Microsoft (-0,44% à 502,$). La plateforme pour professionnels, LinkedIn, détenue par le géant américain va élargir son programme de publicité vidéo avec de nouveaux éditeurs et de nouvelles émissions.