Clôture Wall Street : au vert pour le week-end

La place de Wall Street achève la semaine bien mieux qu'elle ne l'a engagée... Tous les indices sont au vert avec un S&P 500 en hausse de +0,47% à 5.344 pts (+3,04% sur la semaine). Le Dow Jones est e...

La place de Wall Street achève la semaine bien mieux qu'elle ne l'a engagée... Tous les indices sont au vert avec un S&P 500 en hausse de +0,47% à 5.344 pts (+3,04% sur la semaine). Le Dow Jones est en petite hausse de +0,13% à 39.497 pts (+2,05% sur 5 jours). Le Nasdaq est également bien orienté avec un gain de +0,51% à 16.652 pts (+3,37% en hebdomadaire).

Jeudi soir, la cote américaine s'était offert un "rallye de soulagement" avec les chiffres hebdomadaires de l'emploi, qui ont atténué les craintes de récession outre-Atlantique. Les marchés restent cependant attentistes, avant d'en savoir plus sur l'ampleur du ralentissement économique aux Etats-Unis, alors que les opérations de dénouement du 'carry trade' ne sont peut-être pas encore toutes finalisées.

Les marchés avaient précédemment été minés par les craintes de ralentissement économique et le dénouement des opérations de 'carry trade'. La nervosité demeure, mais les chiffres hebdomadaires de l'emploi américain ont quelque peu rassuré hier. Cette publication d'ordinaire sans conséquence des inscriptions au chômage aux Etats-Unis s'est retrouvée pour une fois sous les projecteurs, jeudi, dans un contexte de surveillance accrue du marché du travail, suite au faible rapport sur l'emploi gouvernemental publié en fin de semaine dernière et marqué par des créations de postes très inférieures aux attentes qui avaient particulièrement préoccupé les marchés.
Les inscriptions au chômage sont reparties quant à elles à la baisse aux États-Unis, ce qui constitue donc un soulagement. Le Département américain au Travail a fait état, pour la semaine close au 3 août, d'inscriptions au chômage au nombre de 233.000, en repli de 17.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 241.000. La moyenne à quatre semaines s'établit à 240.750, en hausse de 2.500. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 27 juillet ressort à 1,875 million (1,870 million de consensus), en augmentation de 6.000 sur sept jours.

Alors que la Banque du Japon durcit sa politique monétaire, des assouplissements sont au contraire attendus outre-Atlantique, comme l'avait d'ailleurs précisé le patron de la Fed Jerome Powell, jugeant pas plus tard que la semaine dernière qu'une baisse de taux en septembre pourrait être "sur la table". L'outil FedWatch du CME Group montre pour le 18 septembre une hypothèse dominante (54,5%) sur les taux dans la fourchette 4,75-5%, 50 points de base en dessous du niveau actuel.

Susan Collins, la patronne de la Fed de Boston, a indiqué qu'elle voyait une baisse des taux sous peu si l'inflation poursuivait sa décrue. Dans une interview au Providence Journal, Collins enfonce donc quelques portes ouvertes, expliquant que "si les données continuent de la manière dont je l'espère, je pense qu'il sera approprié bientôt de commencer à ajuster la politique et d'assouplir la politique restrictive".
La responsable prévoit une poursuite de la réduction graduelle de l'inflation vers l'objectif des 2%, sur fond de "marché du travail sain". Ce dernier point est peut-être la seule surprise de l'intervention de Collins, puisque la dirigeante juge le marché du travail toujours assez solide, malgré les derniers chiffres de l'emploi américain pour juillet montrant une hausse du taux de chômage à 4,3%, au plus haut en près de trois ans. Elle pense que l'économie progresse à un rythme qui devrait préserver "l'emploi solide".
Collins attend des données supplémentaires avant la réunion monétaire des 17 et 18 septembre et ne s'avance donc pas sur des prévisions précises concernant les taux.

Un peu plus osé, le président de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, a indiqué qu'il n'était pas prêt à soutenir une réduction des taux d'intérêt alors que l'inflation est supérieure à l'objectif et que le marché du travail est toujours sain malgré un certain ralentissement. Selon lui, la Fed se rapproche de son objectif d'inflation mais il reste encore du chemin à parcourir. Si l'inflation continue de s'apaiser, il conviendra alors de réduire les taux. Le responsable juge, quoi qu'il en soit, que la politique actuelle n'est "pas si restrictive" et que la Fed doit rester concentrée sur son double mandat. Le narratif pourrait évoluer selon lui si les conditions venaient à se détériorer considérablement. Tout dépendra donc, on l'aura compris, des données futures...

L'ancien président et candidat républicain Donald Trump a déclaré, jeudi, qu'il aimerait avoir son mot à dire sur la fixation des taux d'intérêt s'il était réélu, ce qui soulève encore la possibilité que Trump puisse chercher à réduire l'indépendance de la Fed s'il gagne en novembre. Ces brefs commentaires sont intervenus vers la fin d'une conférence de presse à Mar-a-Lago en Floride, en réponse à une question concernant la politique monétaire.

A l'image de l'agenda des publications d'entreprises, .il n'y a pas eu aujourd'hui de statistique marquante aux Etats-Unis.

Du côté des pétroles, le baril de brut WTI prend 1% à 76,81$. L'or noir est en hausse de 4,04% sur la semaine.
Le dollar s'échange 0,9151 face à l'euro (+0,25% sur la semaine).
L'once d'or est toujours haut perché, à 2.429$ et prend +0,87% sur la semaine.

Les valeurs

* The Trade Desk (+12,5% à 99,30$). Le groupe américain spécialiste des produits et services de marketing programmatique a dévoilé pour le 2e trimestre un bénéfice ajusté par action de 39 cents à comparer à un consensus de 36 cents. Un an avant, ce bpa ajusté se situait à 28 cents. Les revenus ont totalisé 585 M$ sur le trimestre clos (464 M$ un an avant). Ainsi, la croissance atteint 26% en glissement annuel. Le bénéfice net se situe à 85 M$ (33 M$ pour la période comparable l'an dernier). L'Ebitda ajusté atteint 242 M$ (180 M$ un an plus tôt). Pour son 3e trimestre, le groupe envisage des revenus d'au moins 618 M$, pour un Ebitda ajusté d'environ 248 M$.

* Expedia (+10,21% à 130,01$). Le groupe de Seattle a affiché au 2e trimestre fiscal des résultats nettement supérieurs aux attentes, avec la demande en voyages. La firme a dégagé un bénéfice ajusté par action de 3,51$ sur la période (3,06$ de consensus), tandis que ses revenus ont progressé de 6% à 3,56 Mds$. Les réservations brutes sur les plateformes du groupe ont augmenté de 6% à 28,8 Mds$. Le management évoque un environnement sain dans son secteur, mais perçoit tout de même des challenges macroéconomiques accrus. Le voyagiste en ligne table sur des revenus annuels en croissance de 6%, contre un peu plus de 7% de consensus. Les réservations brutes sont attendues en hausse de 4% contre 6% de consensus.

* Take-Two Interactive Software (+4,35% à 144,82$). L'éditeur américain de jeux vidéo grimpe de 6% avant bourse à Wall Street. Pour son 1er trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice ajusté par action de 5 cents, à comparer à un consensus de 1 cent et à un niveau de 36 cents un an avant. Les revenus ont atteint 1,22 Md$, légèrement inférieurs au consensus, alors qu'ils se situaient à 1,2 Md$ un an avant. Le groupe a aussi indiqué qu'il s'attendait à un 'net bookings' en croissance sur les exercices 2026 et 2027, avec notamment le lancement du très attendu 'Grand Theft Auto VI' l'an prochain. 'Grand Theft Auto V' s'est écoulé à plus de 200 millions d'unités dans le monde, ce qui donne une idée de la puissance de la franchise.

* News Corp (+3,58% à 27,74$). Le groupe a publié pour son 4e trimestre un bénéfice ajusté par action de 17 cents (15 cents de consensus et 14 cents un an avant). Les revenus ont été de 2,58 Mds$ sur la période, 2% de mieux que le consensus (2,43 Mds$ un an auparavant). Le bénéfice net a atteint 71 M$ (-32 M$ un an avant). Sur le segment Dow Jones, pour le trimestre et l'exercice complet, l'activité d'information professionnelle a été le principal contributeur à la rentabilité du segment. Les revenus de l'édition de livres ont augmenté de 15% au cours du trimestre. REA Group a publié des résultats exceptionnels pour le trimestre, avec des revenus de 305 M$. Dans le segment des services vidéo par abonnement, Foxtel a enregistré de solides performances en matière de streaming, alors que Kayo et BINGE atteignent tous deux un nombre record d'abonnés payants.

* Taiwan Semiconductor (+1,57% à 167,17$). TSMC a affiché pour le mois de juillet une progression de 45% de ses revenus à 257 Mds$ taïwanais, environ 7,9 Mds$, avec la forte demande en puces d'IA. Il s'agit d'un rythme de croissance pour l'heure supérieur à celui anticipé par les analystes pour le troisième trimestre. Le géant des puces sous contrat est un sous-traitant majeur de Nvidia, AMD ou Apple... Nvidia redonne -0,21% sur la séance à Wall Sttreet, terminant à 104,75$ dans une assez large volatilité dans les premiers échanges. La publication trimestrielle du groupe est attendue le 28 août après bourse, ce qui laisse le temps de spéculer.

* Paramount (+0,61% à 23,14$). La firme a annoncé une dépréciation de valeur de ses réseaux câble de près de 6 Mds$ ainsi que les suppressions de 2.000 postes, ce qui représente 15% de ses effectifs. La maison-mère de Comedy Central, MTV et Nickelodeon ajuste la mire, alors que le marché de la télévision reste sous pression. Paramount a aussi annoncé un profit sur sa division streaming pour la toute première fois. Ainsi, le groupe a dévoilé un bénéfice d'exploitation pour son segment de vente directe au consommateur (DTC) de 26 M$, soit une amélioration de 450 M$ par rapport à la période de l'année précédente. Paramount a affiché un bénéfice ajusté trimestriel par action de 54 cents, au-dessus du consensus. Le groupe reste engagé dans un processus de rapprochement avec Skydance Media.

* Gilead Sciences (-2,55% à 773,66$). Le fabricant de produits thérapeutiques a publié pour son 2e trimestre un bénéfice ajusté par action de 2,01$, largement supérieur au consensus, à comparer à un niveau de 1,34$ un an avant. Le groupe pharmaceutique américain a réalisé des revenus de 6,95 Mds$ sur la période, également nettement au-dessus des attentes (6,6 Mds$ un an avant). Les ventes du blockbuster Biktarvy pour le traitement du VIH ont progressé de +8% à 3,2 Mds$. Les ventes en oncologie ont grimpé de +15% à 841 M$. Pour l'exercice, Gilead table toujours sur des ventes produits allant de 27,1 à 27,5 Mds$, mais le bénéfice ajusté par action est désormais anticipé entre 3,60 et 3,90$ (3,45-3,85$ auparavant).

* Cisco (-0,79% à 45,47$). Le spécialiste des réseaux internet n'en aurait pas terminé avec la réduction de ses effectifs. Ainsi, le géant des équipements de réseau envisagerait de licencier des milliers d'employés, croient savoir des sources de l'agence Reuters. Il s'agirait de la seconde vague de licenciements pour le groupe, qui entend se concentrer sur les activités à plus forte croissance, dont la cybersécurité et l'intelligence artificielle. Reuters cite à ce sujet des personnes familières de la question. Le nombre de personnes concernés pourrait être similaire ou légèrement supérieur aux 4.000 licenciés par Cisco en février. L'annonce officielle pourrait avoir lieu dès mercredi, en marge de la publication des résultats du 4e trimestre.

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